« présider », définition dans le dictionnaire Littré

présider

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présider

(pré-zi-dé) v. n.
  • 1Occuper le premier rang dans une assemblée, avec droit d'y maintenir l'ordre et d'en régler la discussion. Il préside bien. Il préside mal. Ce grand ministre, choisi par la divine Providence pour présider aux conseils du plus sage de tous les rois, Bossuet, le Tellier. La lettre du concile [de Chalcédoine] à saint Léon fait voir que ce pape y présidait par ses légats, comme le chef à ses membres, Bossuet, Hist. I, 11. Charles fait condamner, le 12 mai, l'électeur de Saxe par le conseil de guerre à perdre la tête ; le sévère duc d'Albe présidait à ce tribunal, Voltaire, Ann. Emp. Charles-Quint, 1547. Saint Léon, évêque de Rome… profitant des troubles que la querelle des deux natures excitait dans l'empire, présida au concile par ses légats ; c'est le premier exemple que nous en ayons, Voltaire, Dict. phil. Conciles.

    Absolument. Le simple officier se fait magistrat, et le magistrat veut présider, La Bruyère, VI.

  • 2Avoir la direction, veiller à. Un ouvrier sage et tout-puissant a presidé à notre formation, Massillon, Carême, Avenir. Ô vous, mon Dieu !… vous qui présidâtes au moment de ma naissance, Massillon, Carême, Impén. fin. Sa mère [d'une jeune fille] avait ce jour-là présidé à sa toilette, Genlis, Veillées du château t. I, p. 215, dans POUGENS.

    Il se dit aussi des choses qui règlent. Ô qu'une sagesse profonde Aux aventures de ce monde Préside souverainement ! Malherbe, VI, 9. Qui veut entendre combien la raison préside dans les conseils de ce prince [Louis XIV], n'a qu'à prêter l'oreille, quand il lui plaît d'en expliquer les motifs, Bossuet, Mar.-Thér. Ce fut un jugement auquel la passion seule présida, Bourdaloue, Myst. Passion de J. C. t. I, p. 204. Mon hôte, en tes discours préside la sagesse, Chénier, Idylles, le Mendiant.

    Présider sur, même sens. Voyez ce qu'est Valens, voyez ce qu'est Placide ; Voyez sur quels États l'un et l'autre préside, Corneille, Théod. II, 2. Aurions-nous bien le cœur et les mains assez pures Pour présider ici sur les honneurs divins ? La Fontaine, Phil. et Baucis. Je suis né le plus humain de tous les hommes, et ce caractère a toujours présidé sur toutes mes idées, Marivaux, dans DESFONTAINES.

  • 3Il se dit des divinités du polythéisme, dans le même sens. Cérès présidait aux moissons, Mars aux combats.
  • 4 Terme de faculté. Diriger les actes qui s'y font. Présider à un acte, à un concours, etc.

    Présider à quelqu'un, être président lors de sa thèse. Il avait présidé en 1597 à feu M. Nicolas Piètre, Patin, Lett. t. II, p. 31.

  • 5 V. a. Exercer les fonctions de président. Présider une assemblée. Présider les assises. Présider une séance. C'est un tel qui nous a présidés.

    On dit aussi dans les facultés : présider un concours, présider une thèse.

HISTORIQUE

XVe s. Et en tous noz conseils l'avons fait presider sur les autres seigneurs, Lettre de Charles VIII, dans Bulletin du comité de la langue, t. III, p. 585.

XVIe s. Cimon trouva son païs marchant soubs l'enseigne d'autruy, et se porta de sorte par sa vertu, qu'il le feit presider à ses alliez et triumpher de ses ennemis, Amyot, Cim. et Lucul. III. Ilz le prierent de vouloir luy mesme presider à ceste feste, et ordonner les jeux, Amyot, Agésil. 33. Il sembloit proprement que ceste image [la statue de Pompée] presidast à la vengeance et punition de l'ennemy de Pompeius, Amyot, César, 84. Les pasteurs doivent presider sur l'election, afin que le populaire n'y procede point par legiereté, Calvin, Instit. 856. M. de Voix alors, qui presidoit à ce conseil, ayant recueilli les voix…, D'Aubigné, Vie, LXXXIV.

ÉTYMOLOGIE

Lat. præsidere, de præ, avant, et sedere, être assis (voy. SEOIR).