« seoir », définition dans le dictionnaire Littré

seoir

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

seoir [1]

(soir), v. n. déf. qui n'est guère usité qu'à l'infinitif, au présent de l'indicatif, je sieds, tu sieds, il sied, nous seyons, vous seyez, ils seient ; à l'impératif, sieds-toi, seyons-nous, seyez-vous ; au part. présent séant, et au part. passé sis.
  • 1Être assis. Le Thermodon a vu seoir autrefois Des reines au trône des rois, Malherbe, III, 4. Il la fit seoir, La Fontaine, Court. Comme Jésus-Christ a souffert durant sa vie mortelle, est mort à cette vie mortelle, est ressuscité d'une nouvelle vie, est monté au ciel, et sied à la droite du Père, ainsi le corps et l'âme doivent souffrir, mourir, ressusciter, monter au ciel et seoir à la dextre, Pascal, Lett. sur la mort de son père. Pas un évêque n'a voulu entrer au conseil, par l'indécence d'y seoir après un homme de second ordre, Saint-Simon, 87, 127. Les chevaliers de l'ordre, mandés par le roi, seient en bas, et n'ont point de voix, Saint-Simon, 373, 205.
  • 2Se seoir, v. réfl. S'asseoir ; peu usité, s'emploie quelquefois familièrement ou en poésie au présent de l'indicatif, à l'impératif et à l'infinitif. Je m'approche, me sieds, et m'aidant au besoin…, Régnier, Sat. X. Carlos, y voyant une place vide, s'y veut seoir, Corneille, Don Sanche, I, 3. Sieds-toi, je n'ai pas dit encor ce que je veux, Corneille, Cinna, V, 1. Il se sied, il lui dit qu'il veut la voir pourvue, Corneille, le Ment. II, 5. Seyez-vous, et quittons ces petits différends, Corneille, D. Sanche, I, 3. L'heure du souper étant venue, chevaliers et dames se furent seoir à leurs tables assez mal servies, La Fontaine, Œuv. Lett. à Mme de la Fontaine, 30 août 1663. Salut ! vois, l'on t'apporte et la table et le pain : Sieds-toi, Chénier, Idylles, le Mendiant.

HISTORIQUE

Xe s. Et si [il] sist contra orientem civitatis, Fragm. de Valenc. p. 468.

XIe s. Sur palies blans siedent cil chevalier, Ch. de Rol. VIII. Alez sedeir, quant nuls ne vos somunt, ib. XVII.

XIIe s. Je sui retornez en mon regne, e ai sis sor le siege de mes peres, Machab. I, 10. Que li faus entes [enfant] ki crie Pour la bele estoile avoir, Qu'il voit haut et cler seoir, Couci, III. Entour lui [il] vit ses homes seïr et arrangier, Sax. VI. E Hely sedeit sur le chemin devers l'ost, Rois, p. 16. Sire, sire, as-tu cumanded que Adonias regne et siesced en tun trone cume reis après tun decet ? ib. 223.

XIIIe s. Cis Nullis siet entre Laigni sur Marne et Paris, Villehardouin, I. Cil dame Diex, fait ele, qui haut siet et loin voit, Berte, XXVIII. Et se tu siez bien à cheval, Tu dois poindre amont et aval, la Rose, 2207. Si vint à l'uis, si vist que c'estoient sis vallet et femes avec eus, et sooient à une table, Beaumanoir, LXIX, 21.

XIVe s. Laditte confrarie doit seoir [avoir ses séances] le premier dimenche, Ordonn. des rois de Fr. t. III, p. 583. Messire Charles de Blois et les seigneurs dessus nommés sirent assez longuement devant la cité de Rennes, Froissart, I, I, 171. Le chapperon luy eschappa de la main dextre, et s'en alla seoir à l'aide du vent assez près d'ung chevalier qui se delectoit à regarder vers les pucelles, Perceforest, t. VI, f° 40.

XVIe s. Comme un pelerin lassé ou defaillant se sied au milieu de la voye pour reposer, Calvin, Inst. 500. Il [Jésus-Christ] est seant à la dextre du pere, Calvin, ib. 1109. Je veulx que l'esprit s'y seye [au plaisir de la table], non qu'il s'y couche, Montaigne, IV, 295. Jà Dieu ne plaise que je seye jamais en chaire, dont je ne me puisse lever au devant d'un plus vieil que moy, Amyot, Lyc. 43. Il voulut que les serfs, ès festes de Saturne, se seissent à table pour manger avec leurs propres maistres, Amyot, Lyc. et Numa, 2. Caton y arriva, que tous les autres estoient desjà à table, et demanda où il se serroit, Amyot, Cat. d'Utiq. 50. [ô Dieu, est-ce que] Ne partiront jamais du throsne où tu te sieds Et la Mort et l'Enfer qui dorment à tes pieds ? D'Aubigné, Tragiques, Misères.

ÉTYMOLOGIE

Berry, se soyer, au subj. qu'il siese ; provenç. sezer, cezer, seire ; anc. catal. seser, siure ; catal. mod. seurer ; ital. sedere ; du lat. sedere ; comparez le grec ἕδος, siége ; goth. sitan, être assis ; allem. sitzen.