« putain », définition dans le dictionnaire Littré

putain

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

putain

(pu-tin) s. f.

Terme grossier et malhonnête.

  • 1Prostituée. Le duc d'Orléans me dit que je pouvais compter qu'il n'y aurait plus de soupers de roués et de putains, Saint-Simon, 481, 248. Sanci, étant surintendant des finances sous Henri IV, fut disgracié, parce qu'il avait dit à la duchesse de Beaufort que ses enfants ne seraient jamais que des fils de putain, Voltaire, Henr. VIII, notes.

    Fils de putain, injure très grossière. Ces vers… Que, comme enfants trouvés, ils soient fils de putains, Régnier, Sat. II. Que je te rosserais si j'avais du courage, Double fils de putain, de trop d'orgueil enflé ! Molière, Amph. III, 7.

  • 2 Par extension. Femme, fille débauchée.

REMARQUE

On évite d'écrire ce mot entier : on l'indique par p…, ou on le fait deviner comme a fait Gresset dans Ver-vert, IV : Le très cher frère indocile et mutin Vous la rima très richement en tain.

HISTORIQUE

XIIe s. Les malvais qui quidierent [pensèrent] le rei servir à gré, E guarçuns e putains unt saint Thomas hué, Th. le mart. 46.

XVe s. Or regardez le grant desroy Que Clithemetra la putain Fit à son seigneur souverain, Deschamps, Poésies mss. f° 506.

XVIe s. Il fit part de son espouvantement aux assiegeans par un homme hors d'haleine et si estonné qu'à son rapport tout joua à fils de putin le dernier, et chacun quittant ses armes se laissa guider à la peur, D'Aubigné, Hist. III, 137. Age pervers, qui se veautre en ordure ! Une putain, un monstre de nature, Un nain, un fou, un matassin emporte Tout ce qu'il veut…, Baïf, Œuv. p. 123, dans LACURNE. Halimum, blanche putain, in Ruellium de Stirpibus.

ÉTYMOLOGIE

Pute ; espagn. putana ; ital. puttana. Pour la finale ain, voy. NONNAIN.