« répit », définition dans le dictionnaire Littré

répit

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

répit

(ré-pi ; le t ne se prononce pas et ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des ré-pi-z agréables ; Palsgrave, p. 23, dit que respit est prononcé sans s) s. m.
  • Relâche, délai, surséance. Ce créancier ne donne aucun répit à son débiteur. Mes douleurs ne me laissent pas un instant de répit. Selon ces calculs, l'empire papal devrait être tombé en 1620 ou 1653 ; or il est encore, et il a quelque répit, Bossuet, Var. XIII, 29. Prenant les deux lieues qui me restaient à faire pour un répit, je me réjouis de ce qui m'eût désolé dans un autre temps, Rousseau, Hél. IV, 6.

    Lettres de répit, ou, simplement, répit, lettres que le roi accordait quelquefois à un débiteur pour suspendre les poursuites des créanciers. On fit casser ses lettres de répit, son répit.

    En matière féodale, souffrance donnée au vassal par le seigneur pour lui rendre foi et hommage, ou pour remplir d'autres devoirs.

HISTORIQUE

XIIe s. De part le rei li unt icel respit duné, Th. le mart. 35. Si enveeiad à lui Nathan le prophete, e li dist cest respit [ce dire] : Dous humes furent en une cited…, Rois, p. 158. E il [Salomon] fist livres treis milie de respiz e de sages diz, ib. 241.

XIIIe s. Et il les menoit de respit en respit, et leur faisoit d'eures en autres petis paiemens et povres, Villehardouin, XCII. Et li dus lors respondi, que il lor requeroit respit jusques au quart jour, Villehardouin, XI. Quant ele s'oï escondire, Si en ot tel duel [deuil] et tel ire [colère], Et la tint en si grant despit, Que morte en fu sans lonc respit, la Rose, 1463. Que li vilains le dist en ses respiz : Li fiz au chat doit prendre la souriz, Agolant, p. 170.

XIVe s. Renonce à toutes graces, indulgences et respiz données ou à donner, Du Cange, apostolicus. Ainsi, com je vous di, lor fu donnez respiz, Guesclin. 5753. Quar cent sols ou cent mars vault un jour de respit, Girart de Ross. V. 1829.

XVIe s. Ce fut un grand respit pour les affaires du roy de Perse, Amyot, Cimon, 35.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. respieg, respiech, respieit, respeit ; catal. respecte ; espagn. respecto ; portug. respeito ; ital. rispetto ; du lat. respectus, de respicere, regarder en arrière, de re, et specere, voir (voy. SPECTACLE). L'ancienne langue avait le verbe respiter, donner un répit. On remarquera un des sens anciens de respit : proverbe, dicton.