« rebéquer », définition dans le dictionnaire Littré

rebéquer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

rebéquer (se)

(re-bé-ké. La syllabe bé prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette : je me rebèque ; excepté au futur et au conditionnel : je me rebéquerai) v. réfl.
  • Terme familier. Répondre et tenir tête à un supérieur. M. Simon, auteur d'une traduction du Nouveau Testament que M. le Cardinal de Noailles et M. de Meaux condamnèrent par des instructions pastorales… il se rebéqua par des remontrances, Saint-Simon, 114, 244. Sa fatuité [de Lanjamet] se rebéquait à l'écart en insolence, mais ménagée avec art, quand il n'était pas content des gens, Saint-Simon, 199, 155.

    Il se prend neutralement. J'eus un peu de peine à passer à la profession, parce que je rebéquais trop aux affronts, J. Bruslé, Lucien en belle humeur, t. I, p. 181, dans POUGENS. Chacun rebèque, et je vous avertis Que, si la chose en cet état demeure…, Voltaire, Droit du seigneur, I, 5. Son œil [de Mlle Gaussin qui jouait Zaïre] noir, tendre et bien fendu, Sa voix et sa grâce intrinsèque Ont mon ouvrage défendu Contre l'auditeur qui rebèque, Voltaire, Ép. déd. Zaïre.

HISTORIQUE

XVe s. Et pour ce bernardz, Coquillards, Rebecquez-vous de la mont-joie, Qui desvoye Votre proye, Villon, Le jargon et jobelin.

XVIe s. Si on les veut amiablement reprendre, ils se rebecquent, et prennent cela de mauvaise part, comme si leur age n'estoit sujet à errer, Lanoue, 269. Le ver, avorton de la terre, Se rebecque alors qu'on le serre, Desportes, Œuv. chrest. Plainte de l'autheur.

ÉTYMOLOGIE

Re…, et bec ; génev. rebéquer se dit des aliments, être antipathique, dégoûter ; ital. ribeccare, rimbeccare.