« soutane », définition dans le dictionnaire Littré

soutane

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soutane

(sou-ta-n') s. f.
  • 1Anciennement, vêtement laïque qui descendait jusqu'aux pieds.
  • 2 Particulièrement. Habit long et boutonné de haut en bas que portent les ecclésiastiques. Sur la fin de ses jours, il prit la soutane, mais ne se fit pas prêtre, Pellisson, Hist. Acad. IV, Colomby. Il [l'abbé de Polignac, depuis cardinal] est présentement un abbé de Versailles, et n'a plus cette grande soutane où il était enseveli, Sévigné, 29 janv. 1685. D'une longue soutane il endosse la moire, Prend les gants violets, les marques de sa gloire, Boileau, Lutr. IV. Tout ce qu'on obtint de moi, fut de mettre une soutane par-dessus mes habits ; et mon frère, mourant de rire de mon habillement ecclésiastique, voulut en faire rire les autres, Hamilton, Gramm. 3.

    Fig. État ecclésiastique. Il a pris, il a quitté la soutane.

  • 3Autrefois les médecins aussi portaient une soutane. Si les médecins n'avaient des soutanes et des mules…, Pascal, Pens. III, 3, édit. HAVET.

HISTORIQUE

XVIe s. Pour se bien desguiser, il avoit mis une grande juppe de veloux appelée vulgairement une sotane, Des Accords, Bigarr. Équivoques francois.

ÉTYMOLOGIE

Bourguig. sôtane ; espagn. sotana ; ital. sottana ; du bas-lat. subtaneum, subtana ; du latin subtus, sous. Le mot vient de subtus, tant à cause de sa forme, qu'à cause de l'italien sottana qui signifie cotillon, jupe de dessous.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

SOUTANE. Ajoutez :
4Soutane rouge, soutane des cardinaux. Il [le cardinal de Richelieu] dit un jour au marquis de la Vieuville… qu'il était timide de son naturel…, mais qu'après s'être résolu, il agissait hardiment, poussait à son but, renversait tout, fauchait tout, et puis couvrait tout de sa soutane rouge, Montchal, Mémoires, t. I, p. 8.