« tic », définition dans le dictionnaire Littré

tic

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

tic

(tik) s. m.
  • 1 Terme de vétérinaire. Chez le cheval, tic proprement dit, qui consiste dans une contraction brusque des muscles de l'encolure et des parois du ventre, accompagnée d'un bruit particulier, sorte d'éructation amenant la sortie de gaz hors de l'estomac ; tic par habitude, causé par l'ennui ou l'imitation et qui consiste en certains mouvements vicieux, Dict. de vétérinaire.

    On distingue le tic d'appui, parce que, dans l'action qui le constitue, le cheval prend un point d'appui sur le corps qu'il ronge ou qu'il serre ; le tic en l'air, qui est plus rare : ce qui le constitue est l'action de porter le nez en haut, sans rien saisir avec les dents, sans appuyer les dents sur aucun corps ; et le tic de l'ours, qui consiste en une espèce de piétinement ou de balancement continuel.

    Tic rongeur, celui qui consiste dans l'action de mordre ou de ronger la terre, les murs, le fer, etc.

  • 2Mouvement convulsif local ou habituel, contraction convulsive de certains muscles, et particulièrement de quelques-uns de ceux du visage ; on l'appelle quelquefois tic convulsif, pour le distinguer du tic douloureux. L'abbé était désolé de vapeurs, avec un tic qui à tous les moments lui démontait tout le visage, Saint-Simon, 160, 106. Le czar avait de beaux yeux noirs, grands, vifs, le regard majestueux et gracieux, avec un tic qui ne revenait pas souvent, mais qui lui démontait toute la physionomie, Saint-Simon, 467, 139. Leur monsieur Paton est bien le plus vilain mâtin, le plus disgracié mortel, avec son tic et son bégaiement, Dancourt, Calant jardinier, sc. 9.
  • 3Tic douloureux de la face, variété de la névralgie faciale, siégeant plus souvent sur les branches nerveuses frontale ou sous-orbitaire que sur les autres ; la douleur, parfois assez intense pour arracher des cris, revient par élancements instantanés ou de courte durée et s'accompagne de contractions involontaires de quelques muscles de la face.
  • 4 Fig. Certaines habitudes plus ou moins ridicules qu'on a contractées sans s'en apercevoir. Ici l'amour des vers est un tic de famille, Piron, Métrom. I, 2. Je riais du ton circonspect et mystérieux qu'il mettait à cette affaire, comme d'un tic contracté chez les ministres et les magistrats, dont il fréquentait assez les bureaux, Rousseau, Confess. X. J'ai remarqué depuis que cette manière sèche d'interroger les gens pour les connaître est un tic assez commun chez les femmes qui se piquent d'esprit, Rousseau, ib. II. C'est un homme d'esprit, mais grand parleur, et même fatigant par le tic qu'il a d'ajouter à chaque phrase qu'il prononce, un hem, Grimm, Corresp. t. I, p. 107. Ce sont en général les hommes les plus stupides ou les plus distraits qui ont le plus de tics et de mots d'habitude, Destutt-Tracy, Instit. Mém. sc. mor. et pol. t. I, p. 438.

    Le tic du jour, les petits ridicules du moment.

ÉTYMOLOGIE

Ital. ticchio. Ce mot paraît tenir à l'allem. Tick, attouchement léger, et aussi tic, ticken, toucher légèrement, et au gaélique tacaid, une douleur subite. Mais Diez rattache ticchio à l'anc. haut-allem. ziki, chevreau, ticchio ayant été formé comme capriccio, de capra, chèvre.