« transe », définition dans le dictionnaire Littré

transe

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

transe

(tran-s') s. f.
  • Grande appréhension d'un mal qu'on croit prochain. Ainsi, toujours en transe, en ce nouveau souci, Régnier, Dial. Son discours m'a laissé dans des transes mortelles, Tristan, M. de Chrispe, III, 6. Quand je me le remets l'épée à la gorge dans les transes de la mort, Patru, Plaidoyer 5. Laissez-vous aller un peu à la douceur de n'être plus dans les transes et dans les justes frayeurs d'un péril qui est passé, Sévigné, 476. Il [le roi] se réjouit à donner des transes au prince de Conti… il lui fait dire qu'il faut remettre l'affaire [son mariage avec Mile de Blois] à l'hiver qui vient, Sévigné, 27 déc. 1679.

HISTORIQUE

XVe s. Ainsi [je] party en desplaisance D'amour, faisant chiere marrie, Et, comme tout ravi en trance, Prins congié, sans que plus mot dye, Orléans, Départie d'am.

XVIe s. Jamais mon esprit, estant tousjours en transe aux escoutes de l'advenir pour le regard du bien public, n'a jeté ceste crainte arriere de soi, Amyot, P. Aem. 58. Selon les regles de l'art, à tout dangier qu'on approche, il fault estre quarante jours en transe de ce mal [la peste], Montaigne, IV, 208.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, transs, glas qu'on sonne pour la mort ; espagn. et portug. trance, heure de la mort, moment décisif ; ital. transito, passage de vie à trépas ; du lat. transitus, passage. En français, transe, qui a voulu dire toute vive émotion pénible, tient à transir (voy. ce mot).