« trope », définition dans le dictionnaire Littré

trope

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

trope

(tro-p') s. m.
  • Terme de rhétorique. Expression employée dans un sens figuré. Cent voiles pour dire cent vaisseaux, est un trope. Il ne faut pas croire que les tropes n'aient été inventés que par nécessité, à cause du défaut et de la disette des mots propres… les hommes n'ont point consulté s'ils avaient ou s'ils n'avaient pas des termes propres pour exprimer leurs idées, ni si l'expression figurée serait plus agréable que l'expression propre ; ils ont suivi les mouvements de leur imagination et ce que leur inspirait le désir de faire sentir vivement aux autres ce qu'ils sentaient eux-mêmes vivement, Dumarsais, Tropes, VII, 2. Les avantages des tropes sont premièrement de désigner les choses qui n'auraient pas de nom ; secondement, de donner du corps et des couleurs à celles qui ne tombent pas sous le sens ; enfin, de faire prendre à chaque pensée le caractère qui lui est propre, Condillac, Art d'écr. II, 8.

    Le Traité des tropes, ou, simplement, les Tropes de Dumarsais. Je vous donne toutes les figures de Quintilien, tous les tropes de Dumarsais, et tout le sublime de Longin… pas un ne vous écoutera [dans la chambre des députés], Courier, Lett. au Censeur, 10.

    Terme de philosophie. Tropes des pyrrhoniens, les considérations fondées sur l'instabilité des choses par lesquelles Pyrrhon a prétendu détruire les fondements de la certitude.

ÉTYMOLOGIE

Τρόπος, trope, tour, de τρέπω, tourner, dont d'anciennes formes latines se rapprochent, trepit, vertit (dans P. Diacre).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

TROPE. Ajoutez :
2Nom d'un signe musical, chez les Hébreux. Ces signes mystérieux appelés par les Hébreux neguiroths ou tropes ; ces signes, comme les vieux neumes du plain-chant, ne sont ni des lettres ni des notes ; ils représentent des groupes d'inflexions, des mouvements de la voix…, E. Gautier, Journ. offic. 25 janv. 1876, p. 748, 3e col.