« tronquer », définition dans le dictionnaire Littré

tronquer

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tronquer

(tron-ké), je tronquais, nous tronquions, vous tronquiez ; que je tronque, que nous tronquions, que vous tronquiez v. a.
  • 1Retrancher, couper. Il ôte de chez lui les branches les plus belles, Il tronque son verger contre toute raison, La Fontaine, Fabl. XII, 20. Le coati est sujet à manger sa queue, qui, lorsqu'elle n'a pas été tronquée, est plus longue que son corps, Buffon, Quadrup. t. III, p. 83.

    En parlant des statues, mutiler en partie. Les barbares ont tronqué la plupart des statues de Rome.

  • 2Scier sur le tour.
  • 3 Fig. En parlant des ouvrages d'esprit et en mauvaise part, y retrancher quelque chose d'essentiel. Ces auteurs tronquent le passage et le voici tout entier, Bossuet, Var. XI, 112. Les vérités sont diminuées : diminuées dans leur pureté, parce qu'on les falsifie et on les mêle ; diminuées dans leur intégrité, parce qu'on les tronque et on les retranche, Bossuet, Sermons, Prédic. évangél. 1. Elle [la Sorbonne] condamna dix propositions [de la thèse de l'abbé de Prades] qu'il fallut tronquer et, par conséquent, falsifier, Voltaire, Mél. litt. Tombeau de la Sorb. Continuons maintenant à vous transcrire, en prenant seulement la liberté de restituer au besoin les passages de mon livre que vous tronquez, Rousseau, Lett. à l'archev. de Paris.

HISTORIQUE

XVe s. Icellui Perrenet se print à copper et troncer lesdiz ormes, Du Cange, troncire.

XVIe s. Un corps tronqué de teste, Ronsard, 675.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. troncar ; ital. troncare ; du latin truncare (voy. TRONC).