« vauvert », définition dans le dictionnaire Littré

vauvert

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

vauvert

(vô-vêr) s. m.
  • Mot qui n'est usité que dans cette locution : Aller au diable vauvert, aller très loin, faire une grande course.

    Quelques-uns disent aller au diable au vert ; mais cela est vicieux.

HISTORIQUE

XVe s. Que le grant diable de Vauvert à peine s'en peut demesler, Coquillart, La seconde partie des droits nouveaulx.

XVIe s. Je vous chiquaneray en diable de Vauvert, Rabelais, Pant. IV, 16. Il y a certains gentilshommes qui font le diable de Vauvert, tant sont insolens et desreiglez, Froumenteau, Finances, III, p. 251.

ÉTYMOLOGIE

Saint-Foix (Essais sur Paris) raconte que, sous le règne de saint Louis, des chartreux, possesseurs à Gentilly d'une très belle maison qu'ils tenaient de ce prince, et mis en appétit par ce cadeau, s'avisèrent de convoiter le château abandonné de Vauvert, bâti autrefois par le roi Robert dans la rue qu'on nomme aujourd'hui rue d'Enfer, et qu'ils voyaient de leurs fenêtres. Le demander sans aucune raison valable, c'eût été s'exposer à un refus, même de la part du pieux monarque. Les moines préférèrent employer la ruse ; à leur commandement une légion d'esprits peupla le château, dont personne n'osa bientôt plus s'approcher ; et, comme on le pense bien, le roi fut, un beau jour, enchanté de trouver les bons pères, pour se débarrasser de cette maudite propriété qu'ils se chargeaient bravement de disputer aux revenants. Telle est l'origine du diable de Vauvert ou diable Vauvert. Vauvert est val vert, vallée verte.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

VAUVERT. Ajoutez : On y ravaude, on y cousine, On y chatouille sa voisine ; Bref, tant en été qu'en hiver, On fait le diable de Vauver, les Aventures de M. d'Assoucy, t. II, p. 224, 2 vol. Paris, 1677.

HISTORIQUE

Ajoutez : XIVe s. Aux chartreux de Vauvert emprès Paris, pour LXXIII muys de vinages qu'ilz prennent chascun an sur ladicte terre à heritage (1378), Varin, Archives administr. de la ville de Reims, t. III, p. 494.