« vermine », définition dans le dictionnaire Littré

vermine

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vermine

(vèr-mi-n') s. f.
  • 1 Terme collectif. Nom général donné aux insectes parasites, tels que les poux, les puces, etc. non-seulement ceux qui s'attachent aux hommes et aux animaux, mais aussi ceux qui infestent les plantes. Cet enfant est plein de vermine. La vermine s'est mise sur cet arbre. Il suffit qu'un faquin marche tout nu, chargé de fer et de vermine, pour qu'il ait des disciples, Voltaire, Pol. et lég. Fragm. Inde, 24. Redi a reconnu par de nombreuses observations que presque tous les oiseaux étaient sujets à avoir de la vermine dans leurs plumes, Buffon, Ois. t. II, p. 257.

    Fig. Bonnet de pauvre et royal diadème Ont leur vermine ; un dieu fit cette loi, Béranger, Belges.

  • 2 Fig. Gens méprisables, dangereux et incommodes pour la société. Il faudrait, afin d'avoir ici la paix, mettre toute cette vermine monacale dans des bateaux, et les envoyer en Mozambique ou au royaume de Monomotapa, Patin, Lettres, t. II, p. 304. Il y a trente ans qu'elle n'est occupée qu'à se défendre d'une vermine si maudite, Patru, Plaidoy. 4. Babouc jugea qu'il n'y aurait pas grand mal quand cette vermine [les lettrés de bas étage] périrait dans la destruction générale, Voltaire, Babouc.

HISTORIQUE

XIIe s. D'un altre haire aveit trestut sun cors enclos… La vermine i esteit à torkes e à tors, Qui ne laissout aveir à sa char nul repos, Th le mart. 102. Mais si esteit coverte cele robe chevrine E desus e desuz de menue vermine, ib. 156.

XIIIe s. Formis et petites vermines, la Rose, 18057. Cil que l'en met en chartre [prison] oscure, Et en vermine et en ordure, Qui n'a fors pain d'orge ou d'avoine, la Rose, 2624. Mi marz ; tout droit en cel termine Que de souz terre ist la vermine, Où ele a tout l'yver esté, Si s'esjoït contre l'esté, Rutebeuf, II, 24. La dame jut desus la terre, Qu'il n'est nus qui le cors enterre ; Ne oisel ne autre vermine N'i approcha tout le termine, Rutebeuf, II, 145. Car là où est [un certain arbre], serpens ne wivre [vipère] N'autre vermine n'i puet vivre, Fl. et Bl. 1869. En France avoit si grant famine Et si grant plenté de vermine, Que de vermine sans reclaim Moroient les gens et de faim, Ph. Mouskes, ms. p. 326, dans LACURNE. Et pour che qu'il [Joseph d'Arimathie] s'a encusé, L'a Pylate en terre planté En une cavierne parfonde Qui de viermée flote et onde, Scheler, Notice et extraits sur deux mss, p. 21.

XVe s. Monsieur mon pere eust amassé Plus d'escus que on n'eust entassé, En ung hospital de vermine, Villon, Baillevent et Malepaye.

XVIe s. Crapaux, viperes et autres vermines, Paré, XXIV, 3. Quantité de chenilles et autre vermine qui broustent et rongent les fueilles et gettons des arbres, Paré, XXIV, 5. Ceste vermine [les Bohémiens] se multiplie aux mons Pyrenées, aux Alpes, aux mons d'Arabie, et autres lieux montueux et infertiles, Bodin, la République, v, 2. On a su certainement avoir esté parlé de jeter hors de la republique les trois vermines que l'on disoit estre les moines, la noblesse et les gens de longue robe servant à votre justice, Mém. de Condé, édit. de 1743, t. IV, p. 392.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, vermeinn ; bourguig. vermaigne ; picard, vermeinn ; Berry, varmine ; provenç. vermena ; d'un adjectif fictif latin vermineus, appartenant aux vers, de vermis, ver.