« vivifier », définition dans le dictionnaire Littré

vivifier

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vivifier

(vi-vi-fi-é), je vivifiais, nous vivifiions, vous vivifiiez ; que je vivifie, que nous vivifiions, que vous vivifiiez v. a.
  • 1Donner la vie et la conserver. L'intelligence infinie de l'être nécessaire, de l'être formateur, produit tout, remplit tout, vivifie tout de toute éternité, Voltaire, Dial. 25. C'est l'esprit qui non-seulement vivifie le corps, mais qui le renouvelle en quelque sorte, Rousseau, Ém. v.
  • 2 Par extension. Donner de la vigueur, de la force, en parlant de certains agents naturels. Un trait de lumière lancé du globe du soleil et absorbé dans le plus infect des cloaques, ne peut laisser aucune souillure dans cet astre ; ce cloaque n'empêche pas que le soleil ne vivifie toute la nature dans notre globe, Voltaire, Philosophie, Comment. sur Malebr. Dieu inséparable.
  • 3 Fig. Donner de l'animation, de la vie. Son cœur vivifie tous ceux qui l'entourent, et leur donne, pour ainsi dire, un nouvel être, Rousseau, Hél. IV, 2. L'abbé Prévôt, homme très aimable et très simple, dont le cœur vivifiait les écrits, Rousseau, Conf. VIII.

    Absolument, en termes de théologie, il se dit des effets de la grâce, de la prière. La grâce vivifie.

    La lettre tue et l'esprit vivifie, voy. LETTRE, n° 8.

  • 4 Fig. Donner du mouvement, de l'activité à un pays. Ces établissements industriels ont vivifié le canton. Je bâtis des maisons, je vivifie un désert, Voltaire, Lett. Richelieu, 11 juill. 1770.
  • 5 Terme de plombier. Vivifier ou adoucir le plomb, le couvrir, pendant sa fusion, de cendre et de braise.
  • 6Se vivifier, v. réfl. Prendre de la vie, de la force. Partout où les rayons du soleil peuvent échauffer la terre, sa surface se vivifie, se couvre de verdure et se peuple d'animaux, Buffon, Quadrup. t. IV, P. XXIX.

HISTORIQUE

XIIe s. Li sires mortefie e vivifie, e en enfer meine e remeine, Rois, p. 7. [Que] li sire le purguast e vivifit lui, Liber psalm. p. 54.

XIVe s. À icellui membre mesmes vient une artere pour le vivifier, Lanfranc, f° 30, verso.

XVIe s. Nuls accidents ne font tourner le dos à la vifve vertu… les menaces des tyrans, les gehennes et les bourreaux l'animent et la vivifient, Montaigne, II, 26.

ÉTYMOLOGIE

Provenç vivifiar, vivificar ; espagn. vivificar ; ital. vivificare ; du lat. vivificare, de vivus, vif, vivant (voy. VIF), et facere, faire.