« égoutter », définition dans le dictionnaire Littré

égoutter

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

égoutter

(é-gou-té) v. a.
  • 1Faire écouler goutte à goutte l'eau ou l'humidité dont certaines choses sont pénétrées. Faire des saignées pour égoutter les terres basses. Dans une plaine de deux lieues qui pouvait être aisément percée de canaux navigables et dont on n'a pas su même égoutter les eaux, Raynal, Hist. phil. XIII, 7.

    Égoutter de la vaisselle, la placer de manière que l'eau de lavage en tombe d'elle-même. On dit de même égoutter des cardes, des asperges.

    Égoutter le lait, faire tomber le petit-lait du lait caillé.

  • 2 Terme d'arts et métiers. Égoutter la chandelle, la mettre sécher.

    Égoutter une glace, faire écouler le vif-argent après l'étamage.

    Terme de chapelier. Dresser les chapeaux tout chauds.

  • 3S'égoutter, v. réfl. Perdre son eau, son humidité. Le fromage s'égouttera.

    Avec ellipse du pronom personnel. Il faut laisser égoutter, faire égoutter ce lait caillé, ce fromage. Mettre à égoutter de la vaisselle qu'on vient de laver. Mettre à égoutter des cardes, des asperges, de la morue.

HISTORIQUE

XIIIe s. J'aing [j'aime] mieux fontaine qui soronde [déborde], Que cele qu'en estei s'esgoute [cesse de couler], Rutebeuf, 132.

XIVe s. Pour vuidier les yaues qui se esgoutoient en lieus bas, Bercheure, f° 20, recto. Vuidiez l'eaue et après les mettez esgouter, Ménagier, II, 5. Mettre esgouter en un plat, ib.

XVIe s. Les fossez qui sont en ladite terre d'Oye, pour esgouter les terres, devindrent grosses rivieres, Du Bellay, M. 608.

ÉTYMOLOGIE

É- pour es- préfixe, et goutte ; provenç. et portug. esgotar.