« égout », définition dans le dictionnaire Littré

égout

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

égout

(é-gou ; le t ne se lie pas dans le parler ordinaire ; au pluriel, l's se lie : des é-gou-z utiles) s. m.
  • 1Eau qui tombe et s'écoule goutte à goutte. SE tenir sous l'égout du toit. Les glands qui avaient été trempés dans l'égout du fumier sortirent de terre plus tôt que les autres, Buffon, Expér. sur les végét. 2e mém.

    Égout de plomb, plaque ou canal de plomb qui donne issue aux eaux découlant du toit, et les verse dans la rue ou dans la cour.

    Terme de couvreur. Rangée de tuiles ou ardoises qui débordent au toit.

    Pente de toit. Un toit à deux égouts.

  • 2Conduit par où s'écoulent les eaux sales et les immondices d'une ville. Honte à qui peut chanter pendant que les sicaires… Jettent les dieux proscrits aux rires populaires, Ou traînent aux égouts les bustes des Césars, Lamartine, à Némésis.

    Galerie voûtée dont les pieds droits sont reliés par un radier, et qui sert à écouler les eaux sales d'un lieu habité.

    Rat d'égout, nom moqueur donné par le peuple de Paris aux égoutiers.

  • 3 Fig. Ce qui, en tant qu'immonde, est comparé à un égout, à un cloaque. Le goût, l'exemple et la faveur du feu roi avaient fait de Paris l'égout des voluptés de toute l'Europe, Saint-Simon, 453, 112. D'impurs ruisseaux, gonflés par nos orages, Font déborder cet égout des Tarquins [la cour], Béranger, Octavie.
  • 4Il se dit quelquefois, dans le langage vulgaire, pour exutoire, fontanelle. L'ulcère, qui a servi d'égout pendant le traitement, n'est pas toujours fermé au terme même de la maladie ; on le guérit alors avec le précipité rouge et un digestif, Raynal, Hist. phil. XI, 22.
  • 5Égout nasal, nom donné, chez le cheval, à un petit orifice appartenant au conduit lacrymal et placé dans la commissure qui réunit les deux lèvres de chaque naseau.
  • 6Table pour faire égoutter le vif-argent des glaces.

    Terme de raffinerie. Eau teinte de la couleur du sirop, mais moins chargée de sucre.

HISTORIQUE

XVIe s. Un bassin de plomb qui estoit jouxte la fenestre dudit grenier, et servoit à recevoir les eaux des egouts de la pluie, Despériers, Contes, XCV. Nul ne peut avoir entrée, issue, glaçoir, evier, egout ou goutiere sur son voisin, s'il n'a titre, Loysel, 293. Nature renvoye ces excremens vers le mezentere, comme dedans un cloaque ou esgout de tout le corps, Paré, V, 19. En curant une fosse où l'esgout du fiens des pourceaux estoit de long temps croupi, Paré, XXIV, 3.

ÉTYMOLOGIE

Voy. ÉGOUTTER.