« cep », définition dans le dictionnaire Littré

cep

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

cep

(sè ; le p ne se fait point sentir : un sè de vigne ; le p se lie : un sè-p et son échalas ; au pluriel l's se lie et le p ne se fait pas entendre : des sè-z et leurs échalas ; ceps rime avec français, succès. Quelques-uns font entendre le p quand cep est final : le vent a cassé ce cep ; ils prononcent sèp' ; cela est moins bon ; d'après Bèze, au XVIe siècle, le p se prononçait au singulier et non au pluriel) s. m.
  • 1Pied de vigne. Nous sommes ici-bas comme des branches séparées de leur cep, Massillon, Carême, Mort. Les champs de Rome ont payé mes exploits, Et j'en rapporte un cep de vigne, Béranger, Brennus. Il nous ferait chanter la gloire D'un sol fertile en joyeux ceps, Et l'empereur dont la mémoire Reste en honneur chez les Français, Béranger, Agent provocateur.

    Cep de vigne, insigne des centurions.

  • 2Partie qui porte le soc de la charrue.
  • 3 Terme de marine. Cep de l'ancre, le jas.
  • 4 Au plur. Lien ou espèce de chaîne. [Toi] qui naguère sauvas Manassé notre roi Des ceps de Babylone, Garnier, les Juives, II. Tire ses pieds des ceps, et clément le délivre, ID. ib. V.

    Vieux en ce sens.

REMARQUE

Quelques personnes font cep du féminin ; c'est une faute. Mais on le trouve de ce genre dans Palissy sous la forme de seppe, et en espagnol sous celle de cepa.

HISTORIQUE

XIIIe s. Se li crieurs mesprent es choses de leur mestier, le prevost des marchanz le fet metre el cep tant qu'il oit le meffet bien espeni, Liv. des mét. 27. El bois n'avoit sente ne triege Où il n'eüst cepel ou piege, Ren. 8602.

XVe s. Quand un Allemand tient un prisonnier, il le met en ceps et en fers, ni il n'en a nulle pitié, Froissart, II, II, 209. Lequel exposant apperceut deux charues demeurées aux champs, des quelles charues il arracha, print et emporta les ceps [soc], Du Cange, cippus.

XVIe s. Je suis, dit il, la vigne, vous estes les ceps, et mon pere est le vigneron ; comme le cep ne peut porter fruict de soy, sinon qu'il demeure en la vigne… non plus que fait un cep arraché de terre, et privé de toute humeur, Calvin, Instit. 217. Les buscherons, en couppant leurs taillis, laissoient la seppe ou tronc qui demeuroit en terre tout fendu, brisé, et esclatté, Palissy, 25. Des paux [pieux] pour soustenir les seps de vignes, Palissy, 26. Philippus souloit appeler la ville et le chasteau de Corinthe, les ceps et les fers de la Grece, Amyot, Aratus, 19. Si hors du cep où je suis arresté, Cep où l'amour de ses flesches m'encloue, Ronsard, 113. Les sieges sont de tuf, et autour de la pierre Comme un passement verd court un sep de lierre, Ronsard, 742.

ÉTYMOLOGIE

Berry, cep prononcé cè ; provenç. cep ; espagn. et portug. cepa ; ital. ceppo ; du latin cippus, palissade, tronc d'arbre. Ce mot est dans le celtique : gaél. ceap, tronc ; kymri, kyf ; bas-bret. kef.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CEP.
14Ajoutez : Vous avez mis mes pieds dans les ceps, Sacy, Bible, Job, XIII, 27.

HISTORIQUE

Ajoutez :

XIVe s. Au [aux] ses [d'une vigne miraculeuse] ert li argens souzmis, Et au [aux] rains estoit li ors mis, Macé, Bible en vers, f° 89, verso, 1re col.