« chagrin.3 », définition dans le dictionnaire Littré

chagrin

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

chagrin, ine [3]

(cha-grin, gri-n') adj.
  • Qui a du déplaisir, soit par une affliction actuelle, soit par une humeur habituelle. Vous paraissez bien chagrin. Quel esprit chagrin ! Sénèque, si chagrin d'ailleurs, a voulu aussi s'ébattre une fois en sa vie, Guez de Balzac, VI, Lett. 5. Je voudrais qu'il ne fût point chagrin contre vous tous, Sévigné, 496. âme chagrine, Corneille, Suréna, I, 1. Tel a vécu pendant toute sa vie chagrin, emporté, avare…, La Bruyère, XI. La face de la raison, si je puis parler de la sorte, paraît trop sérieuse et trop chagrine, Bossuet, la Vallière.

REMARQUE

Chagrin, au masculin, suit son substantif : un vieillard chagrin ; au féminin, il peut le précéder : la chagrine vieillesse.

HISTORIQUE

XVe s. Discorde haineuse Fait vie oultrageuse… Au cueur chagrineuse, Au corps perilleuse, Chartier, Lai de paix. Pauvreté chagrine, dolente, Villon, Grand testament. En despit de nos voisins Gens trop chalgrins, Basselin, XXXIX.

XVIe s. À Demosthenes fut reproché par ung chagrin, que ses oraisons sentoyent l'huile, Rabelais, Garg. I, Prol. Elles sont pensives et chagrineuses et fort desgoustées, Paré, XVIII, 64. L'or n'est pas seulement de nostre corps soigneux, Il est de nostre esprit : qui tant soit chagrineux, Despit, triste, pensif, resveur, melancolique…, Ronsard, 905. Je crois qu'il y a quelque art à distinguer les visages debonnaires des niais, les severes des rudes, les malicieux des chagrins, Montaigne, IV, 225.

ÉTYMOLOGIE

Voy. le précédent.