« fidélité », définition dans le dictionnaire Littré

fidélité

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

fidélité

(fi-dé-li-té) s. f.
  • 1Qualité de celui qui est fidèle, attaché à ses devoirs, à ses engagements. La fidélité à ses serments. Quand on veut soutenir ceux que le sort accable, à force d'être juste on est souvent coupable, Et la fidélité qu'on garde imprudemment Après un peu d'éclat traîne un long châtiment, Corneille, Pomp. I, 1. Cette fidélité qu'il garde à ses serviteurs, Bossuet, Hist. II, 6. Votre bonté, madame, avec tranquillité Pouvait se reposer sur ma fidélité, Racine, Brit. IV, 2.

    Jurer fidélité à un souverain, faire serment de ne manquer à aucun devoir envers lui. Ils avaient été obligés à lui jurer fidélité, Bossuet, Hist. II, 8.

    On dit de même : jurer fidélité à la constitution.

    Qualité qui fait qu'on garde la foi promise à un souverain. De sorte qu'on peut assurer comme une vérité incontestable que la doctrine qui nous oblige à pousser la fidélité envers les rois jusqu'aux dernières épreuves, est également établie dans l'ancien et dans le nouveau peuple, Bossuet, Var. 5e avert. § 26.

    Conservation des sentiments tendres entre amis ou amants. Hélas ! me gardes-tu Cette fidélité, la première vertu ? Voltaire, Alz. II, 3. Une fidélité profonde pour un ingrat qui ne la méritait pas, Staël, Corinne, XX, 3.

    La fidélité d'une femme, qualité qui fait qu'elle ne manque pas à la foi conjugale. Oh ! ce n'est point légèrement qu'on a donné tant d'importance à la fidélité des femmes, Beaumarchais, Mère coup. II, 2.

  • 2Exactitude, vérité, sincérité. La fidélité d'un historien, d'un récit. Avec combien peu de fidélité rapportez-vous mes paroles, lorsque vous feignez que j'ai dit…, Descartes, Rép. aux cinquièmes object. 42. La fidélité de la traduction est reconnue par M. Dow, et cet aveu a d'autant plus de poids que tous deux diffèrent sur quelques autres articles, Voltaire, Polit. et législ. Frag. hist. sur l'Inde, XXII. Telles ont été les erreurs et les fautes de ma jeunesse ; j'en ai narré l'histoire avec une fidélité dont mon cœur est content, Rousseau, Confess. VI. Il était impossible de soutenir que l'auteur ne connaissait point le monde, et que le tableau qu'il en présentait manquait de fidélité, Genlis, Veillées du château t. III, p. 224, dans POUGENS.
  • 3Il se dit de la mémoire retenant bien et exactement. La fidélité de la mémoire, des souvenirs.
  • 4Probité. La fidélité d'un caissier. Il existe des hommes qui ont pratiqué ce commerce où la fidélité n'avait pour garant que son utilité même, Raynal, Hist. phil. XIII, 22. Cette lettre, remise aux mains de la police, avait révélé toutes les menées au moyen desquelles M. de Czernicheff était parvenu à corrompre la fidélité des bureaux, Thiers, Hist. du Cons. et de l'Emp. XLIII.
  • 5L'ordre de la Fidélité, ordre militaire de Danemark, composé de dix-neuf des principaux seigneurs du royaume, et institué, en 1670, par le roi Frédéric III. Leur marque est une croix blanche, qui se porte au cou, attachée à un ruban rouge et blanc.

HISTORIQUE

XIIe s. Feeltez firent e homages, Roman de Rou, v. 9340.

XVe s. Le duc de Bourgogne alla en la duché de Luxembourg pour renouveler les hommages et les fidelités de ceux de Luxembourg, dont le duc estoit nouvellement seigneur, De la Marche, liv. I, p. 332, dans LACURNE.

XVIe s. Un honneste gentilhomme avoit rapporté à une damoiselle de la cour quelque chose en fidelité [en confidence] d'une très grande dame, Brantôme, Dames gal. t. II, p. 460, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. fedeltat, fealtat, feltat, feutat, fezautat ; anc. catal. feeltat ; ital. fedeltà ; du lat. fidelitatem, de fidelis, fidèle. L'ancienne forme était fealté, feelté.