« gladiateur », définition dans le dictionnaire Littré

gladiateur

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gladiateur

(gla-di-a-teur) s. m.
  • 1Nom de ceux qui combattaient dans les jeux du cirque à Rome avec des armes tranchantes, soit entre eux, soit contre des bêtes féroces. Les Romains ont voulu le dire [la nécessité de consulter les circonstances], quand ils ont dit qu'on devait délibérer avec l'occasion et en présence des affaires… que le gladiateur prenait conseil dans l'amphithéâtre…, Guez de Balzac, De la cour, 4e disc. La gravité romaine n'a pas traité la religion plus sérieusement, puisqu'elle consacrait à l'honneur des déesses les impuretés du théâtre et les sanglants spectacles des gladiateurs, Bossuet, Hist. II, 16. Ah ! s'ils ont pu choisir pour leur libérateur Spartacus, un esclave, un vil gladiateur…, Racine, Mithr. III, 1. Les premiers docteurs de l'Église interdisaient aux chrétiens les spectacles des gladiateurs, Massillon, Confér. Fuite du monde. Les combats de gladiateurs feront toujours regarder les Romains comme une nation sanguinaire et féroce, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuv. t. IV, p. 225. À chaque blessure que recevait un gladiateur, le peuple criait, en battant des mains : Hoc habet ; et, lorsque ce gladiateur, étendu sur l'arène et percé de coups, demandait quartier, son adversaire s'arrêtait et regardait le peuple, qui souvent lui ordonnait d'achever d'ôter la vie au malheureux vaincu, Saint-Foix, ib. Convaincu que la douleur de ce passage [la mort] qui nous effraye est bien peu de chose, puisqu'elle ne suffisait pas pour ôter aux gladiateurs la force de tomber avec grâce et d'expirer selon les lois de la gymnastique, Diderot, Claude et Nér. II, 54.

    Au féminin. Je vois avec horreur dans l'histoire ces furieuses gladiatrices, Guez de Balzac, liv. VII, lett. 43.

  • 2 Par extension, ferrailleur, duelliste. Enfin si cet amant que vous enjalousez Est un gladiateur ?…, Scarron, Jodelet duelliste, dans LE ROUX, Dict. comique. Les PP. Longuet et de Lessan n'ont-ils pas flatté la passion de ces malheureux gladiateurs, en enseignant qu'un homme qui est injustement attaqué peut tuer son ennemi en duel ? Pascal, Factum pour les curés d'Amiens. Je ne crois pas que des hommes qui doivent servir la cause publique en véritables frères d'armes aient bonne grâce à se combattre en vils gladiateurs, Mirabeau, Collection, t. III, p. 378.

    Fig. Gladiateurs de plume, Maucroix, dans RICHELET.

  • 3Espèce de dauphin.

HISTORIQUE

XVIe s. Plusieurs gladiateurs se sont veus, au temps passé, après avoir couardement combattu, avaller courageusement la mort, offrant leur gosier au fer de l'ennemi et le conviant, Montaigne, IV, 212.

ÉTYMOLOGIE

Lat. gladiatorem, de gladius, glaive (voy. GLAIVE).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

GLADIATEUR. Ajoutez :
4 Nom donné, au XVIIIe siècle, à Valenciennes, aux anciens compagnons de l'épée à deux mains, ou joueurs d'armes, Caffiaux, Régence d'Aubert de Bavière, p. 64.