« impur », définition dans le dictionnaire Littré

impur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

impur, ure

(in-pur, pu-r') adj.
  • 1Qui n'est pas pur. Des eaux impures. Des métaux impurs. Sion, repaire affreux de reptiles impurs, Racine, Esth. I, 1.

    Fig. Mais à la cour lis sur tous les visages Traîtres, flatteurs, meurtriers, vils faquins ; D'impurs ruisseaux, gonflés par nos orages, Font déborder cet égout des Tarquins, Béranger, Octav.

  • 2Qui a une impureté religieuse. Je suis persuadé, selon la doctrine du Seigneur Jésus, que rien n'est impur de soi-même, et qu'il n'est impur qu'à celui qui le croit impur, Sacy, Bible, St Paul, Ép. aux Rom. XIV, 14. Mon père, en ce jour solennel, De l'idolâtre impur fuit l'aspect criminel, Racine, Athal. III, 2.
  • 3Qui a une impureté morale. Reste impur des brigands dont j'ai purgé la terre, Racine, Phèdre, IV, 2. Quel chemin peut conduire à cette cour impure, à ce séjour de crime où j'ai reçu le jour ? Voltaire, Oreste, II, 1.

    Les esprits impurs, les démons. Tous ces impurs esprits qui troublent l'univers, Et le feu de la foudre et celui des enfers, Voltaire, Henr. v.

    Il se dit aussi des choses. Le meurtrier du roi respire en ces États, Et de son souffle impur infecte nos climats, Voltaire, Œd. I, 3. Loin de ce médisant infâme, Qui de l'imposture et du blâme Est l'impur et bruyant écho, Gresset, Chartreuse.

    Être né d'un sang impur, être né de parents malhonnêtes, déshonorés.

    On dit dans le même sens : une race impure. Cette Esther, l'innocence et la sagesse même, Dans cette source impure aurait puisé ses jours ! Racine, Esth. III, 4.

    S. m. L'impur, ce qui est moralement impur. Par là de tout l'impur la souillure s'efface, Corneille, Imit. III, 52.

  • 4Impudique. Une femme impure.

    Il se dit des choses. Pensées impures. Des mœurs impures. Du moindre sens impur la liberté l'outrage, Si la pudeur des mots n'en adoucit l'image, Boileau, Art p. II. Pour les fables païennes, une fille sera heureuse de les ignorer toute sa vie, à cause qu'elles sont impures et pleines d'absurdités impies, Fénelon, Éduc. filles, ch. 6. Les étincelles impures qui allumèrent son cœur, Massillon, Carême, Enf. prod.

HISTORIQUE

XIVe s. Mais les autres [métaux] plus impurs sont, Por ce que le vif argent ont Trop crud…, Nat. à l'alch. errant, 130.

ÉTYMOLOGIE

Lat. impurus, de in négatif, et purus, pur.