« inondation », définition dans le dictionnaire Littré

inondation

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inondation

(i-non-da-sion ; en vers, de cinq syllabes) s. f.
  • 1Action d'inonder. Il ne me parla que des réparations de sa maison, des inondations de la Seine, et sur le tout me dit que j'étais bien heureux d'avoir tant d'esprit, Scarron, Lett. Œuv. t. I, p. 239. L'inondation ne commence en Égypte que vers le 17 de juin, Buffon, Hist. nat. Preuv. th. terr. Œuv. t. II, p. 83, dans POUGENS. Le Nil n'est pas le seul fleuve dont les inondations sont périodiques et annuelles, Buffon, ib. p. 84. Celui [déluge] de Deucalion n'est que d'environ quinze cents ans avant l'ère chrétienne, et celui d'Ogygès de dix-huit cents ans ; tous deux n'ont été que des inondations particulières dont la première ravagea la Thessalie, et la seconde les terres de l'Attique, Buffon, 6e époq. nat. Œuv. t. XII, p. 291.

    Fig. Les grandes âmes ne sont pas celles qui aiment le plus souvent ; c'est d'un amour violent que je parle ; il faut une inondation de passion pour les ébranler et les remplir, Pascal, Amour.

    Faire des inondations autour d'une place, lâcher les eaux autour d'une place pour arrêter l'ennemi. Il couvrit d'inondations les passages par où les Français pouvaient pénétrer dans le reste du pays, Voltaire, Louis XIV, 10.

  • 2Les eaux débordées. L'inondation couvrait une immense étendue de pays.
  • 3 Fig. Afflux considérable de troupes armées ou non. On voit commencer l'inondation des barbares, Bossuet, Hist. I, 10. Il fallait un prince dont les États pussent d'un côté communiquer à l'Italie, et de l'autre résister aux inondations des Turcs, Voltaire, Mœurs, 120.

    Afflux de choses, quelles qu'elles soient. Disons un mot de Mme Reinié [marchande de modes qui venait demander de l'argent à Grignan]… mais comment vous serez-vous tirée de ses pattes et de ces inondations de paroles où l'on se trouve noyée, abîmée ? Sévigné, 26 oct. 1689. La mortalité introduite par le péché a attiré sur le genre humain cette inondation de maux, cette suite infinie de misères…, Bossuet, Concupisc. 3. Ces peines prescrites par l'Église ont été modérées, et dès là l'inondation des vices a commencé, Bourdaloue, Pénitence, 2e Av. p. 503. Il y eut alors [lors de la banqueroute du P. la Valette] une inondation de brochures et autant d'injures de part et d'autre qu'il y avait de jésuites en France, Voltaire, Mél. litt. Honnêt. littér. 7.

HISTORIQUE

XIIIe s. Il i sauveroient lor vies De la grant inundacion, Cum fist jadis Deucalion, la Rose, 17799.

XIVe s. Inundaciuns ou subversions des cités ou corrupcion de l'air, Oresme, Eth. 88.

XVIe s. Le sens auditif est pour recevoir les dites inondations [ondes sonores] ou circuitions, Paré, IV, 10. Lorsque la tumeur s'esleve en pointe, et que l'on sent une inondation ou fluctuosité à la partie…, Paré, V, 10.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. inondacion ; espagn. inundasion ; ital. inondazione ; du latin inundationem, de inundare, inonder.