« renommer », définition dans le dictionnaire Littré

renommer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

renommer

(re-no-mé) v. a.
  • 1Nommer, élire de nouveau. Les électeurs l'ont renommé. On met la table au ministère ; Renommez-moi, je suis pressé, Béranger, Ventru aux él.
  • 2Nommer avec éloge. Ce chanteur que partout on renomme. Saint Paul enseigna aux prédicateurs qu'ils doivent s'étudier non à se faire renommer par leur éloquence…, Bossuet, Sermons, Parole de Dieu, 1.
  • 3Se renommer, v. réfl. Acquérir du renom. Ils se renommaient trop par la grandeur de leur race, Massillon, Carême, Injust. du m.
  • 4Se renommer de quelqu'un, se réclamer de lui, s'autoriser de son nom auprès d'un autre. Il s'est rencontré des charlatans et cabalistes, lesquels sans se renommer de la rose-croix, nous ont montré des effets sans comparaison plus émerveillables, Naudé, Rosecroix, VII, 4. Les protestants se renomment des Vaudois, les Vaudois de leur prétendu compagnon de saint Sylvestre, Bossuet, Var. 11. S'il s'avise de se renommer de moi, ni de dire à personne que je suis son père, Dancourt, Eaux de Bourbon, SC. 19. J'écris à M. le duc d'Aiguillon, et je me renomme de vous dans ma lettre ; j'espère que vous ne me démentirez pas, Voltaire, Lett. Richelieu, 23 sept. 1771.

HISTORIQUE

XIe s. Charles [crie] Montjoie l'enseigne renumée, Ch. de Rol. CCLX.

XIIe s. Le temple renomé par tot le monde, Machab. II, 2. E li reis Oziaz, qui mult est renumez, Th. le mart. 74. Nos faisons ui, chier frere, l'encommencement de l'avent, cuy [qui] nous est asseiz renommeiz et connuiz al munde, si cum sunt li nom des altres sollempniteiz, Saint Bernard, p. 521.

XIIIe s. En Keux le seneschal te mire, Qui jadis par son mokeïs Fu mal renomés et haïs, la Rose, 2102. À briement parler, on ne doit laissier le [la] garde des enfans sous-aagiés ne des orfelins à nului qui soit mal renommés de vilain cas, Beaumanoir, XV, 32.

XVe s. Les grands prouesses dont il estoit renommé, Froissart, I, I, 300. Et pour ce ai voulu entreprendre, Qu'on ne m'en puisse renommer [accuser d'ingratitude], De venir vers vous de çà mer, Deschamps, Poésies mss. f° 484.

XVIe s. Si celui, dit-il, qui se renomme frere [passe pour frère] entre vous, est paillard ou avaricieux, je ne vous permets point de manger avec lui, Calvin, Inst. 989. En voyant tes grandeurs, que feroy-je sinon Renommer ta louange, et celebrer ton nom ? Ronsard, 863. Que tu es renommée, D'estre tombe nommée D'un, de qui l'univers Chanta les vers, Ronsard, L'élection de son sépulcre.

ÉTYMOLOGIE

Re…, et nom ; provenç. renomnar, renompnar, renomenar ; espagn. renombrar ; ital. rinomare.