« éponge », définition dans le dictionnaire Littré

éponge

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

éponge [1]

(é-pon-j') s. f.
  • 1Substance provenant d'un zoophyte marin, très légère et poreuse, qui absorbe tous les liquides dans lesquels on la plonge. Pêcheur d'éponges. Nettoyer avec une éponge. Ce drap boit l'eau comme une éponge.

    Familièrement. Boire comme une éponge, boire beaucoup. Ragotin fit tout à fait bien les honneurs de sa maison et but comme une éponge, Scarron, Rom. com. II, 15.

    Avoir une éponge dans le gosier, dans l'estomac, être grand buveur.

    Passer l'éponge, effacer avec l'éponge. Passer l'éponge sur un tableau.

    Fig. Passer l'éponge sur quelque faute, la pardonner, n'en plus parler. Sur les noires couleurs d'un si triste tableau Il faut passer l'éponge ou tirer le rideau, Corneille, Rodog. II, 3. L'oubli, comme une éponge, a passé dessus, Bossuet, Égl. 1. L'éponge était passée [sur la conduite de Vendôme à Audenarde], l'oisiveté réelle de Mons en Puelle, ignorée, Saint-Simon, 209, 67. Ces préceptes n'avaient qu'une bonté relative, ce qui est l'éponge de toutes les difficultés qu'on peut faire sur les lois de Moyse, Montesquieu, Esp. XIX, 21.

    Presser l'éponge, mettre à contribution ; extorquer de quelqu'un tout ce qu'il est possible d'en tirer. Cette veuve, je crois, ne serait point cruelle, Ce serait une éponge à presser au besoin, Regnard, le Joueur, I, 6.

  • 2 Terme de zoologie. Le zoophyte lui-même. Genre d'animaux invertébré des l'embranchement des rayonnés.
  • 3 Terme de chasse. Le talon de la bête.
  • 4 Terme d'hippiatrique. Tumeur molle qui se développe à la pointe du coude, chez les chevaux, et qui est causée par des contusions répétées d'un pied contre l'autre.
  • 5 Terme de botanique. Éponge d'églantier, protubérance des rosiers vulgairement nommée bédégar.
  • 6 Terme de chimie. Éponge ou mousse de platine, platine spongieux, provenant de la décomposition, par le feu, du chlorure de platine ammoniacal, et qui a la propriété d'enflammer un courant d'hydrogène.

HISTORIQUE

XVIe s. Il fera rendre gorge à ces esponges, et larrons des deniers publics, Sat. Mén. p. 177. L'on trempe un esponge femele (car telle est plus lisse et douce pour son egalité que l'esponge masle) en ladite decoction chaude, Paré, XXV, 29. Par eslargir et par presser on voit l'esponge boire et plouvoir, Génin, Récréat. t. II, p. 246.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. esponja, esponga ; espagn. esponja ; ital. spugna ; du latin spongia ; gec, σπόγγος.