« accepter », définition dans le dictionnaire Littré

accepter

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

accepter

(a-ksè-pté ; prononciation vicieuse, acceter) v. a.
  • 1Agréer, consentir à, prendre ce qui est offert ou ce qui se présente. Il ne voulut rien accepter d'eux. Accepter la paix, une condition. L'excuse fut acceptée. Accepter une chose. J'accepterai tous les coups de la fortune plutôt que… Accepter le débat en justice. Accepter un arrêt, une peine. Accepter un héritage. Il accepta l'invitation à dîner. Le sacrifice fut accepté de Dieu. L'empire qu'il n'avait accepté que par force. Acceptant ce qu'il avait refusé d'abord. Ce traité ne fut pas accepté par la cour de France. Il fait de fausses offres, mais extraordinaires, qui donnent de la défiance et obligent de rejeter ce que l'on accepterait inutilement, La Bruyère, 10. De grand cœur j'accepte la condition, Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 80. Dans le fond, il doit se réputer digne des plus mauvais traitements, et les accepter, Bourdaloue, ib. p. 129. J'ai dû prévoir tout cela : que dis-je ? je l'ai même prévu ; et en le prévoyant, je l'ai accepté, Bourdaloue, ib. p. 418. Il ne rejetait pas ces victimes, il voulait bien les accepter, Bourdaloue, ib. t. II, p. 421. Jésus soutint le supplice de la croix, dit l'apôtre, et il accepta toute la confusion de la mort la plus infâme, Bourdaloue, ib. t. I, p. 329. Ce peuple abandonnerait son pays, ou se livrerait à la mort plutôt que d'accepter la servitude, Fénelon, Tél. VIII. J'accepte aveuglément cette gloire avec joie, Corneille, Hor. II, 3. Renoncer à la gloire, accepter pour jamais L'infamie et l'horreur qui suivent les forfaits, Corneille, Sert. V, 4. Cependant c'en est peu [de prudence] que de n'accepter pas Le bonheur qu'on recherche au péril du trépas, Corneille, Cinna, II, 2. Je t'adopte pour fils, accepte-moi pour père, Corneille, Hér. V, 3. Et faisons qu'à ses fils il ne puisse dicter Que les conditions qu'ils voudront accepter, Racine, Mithr. I, 5. Il me fit d'un empire accepter l'espérance, Racine, Esth. I, 1. J'accepte tous les dons que vous me voulez faire, Racine, Phèd. II, 3. Il vient en m'embrassant de m'accepter pour gendre, Racine, Iphig. III, 3. … puis-je espérer encore Que vous accepterez un cœur qui vous adore ? Racine, Andr. I, 4. En citoyen zélé, j'accepte votre fille, Voltaire, Tancr. I, 1. Acceptez aujourd'hui Rome pour votre mère, Son vengeur pour époux, Brutus pour votre père, Voltaire, Brut. III, 5. J'entre, je me présente, on accepte ma foi, Voltaire, Fanat. II, 1.
  • 2Accepter un défi, promettre de faire ce dont on a été défié, et, plus particulièrement, accepter un duel.
  • 3Accepter le combat, se montrer prêt à soutenir le combat.
  • 4J'en accepte l'augure, je souhaite qu'il en soit comme on me le fait espérer. J'accepte avec plaisir un présage si doux, Racine, Bérén. III, 2.
  • 5 En termes de banque, accepter une lettre de change, s'engager à la payer à l'échéance.
  • 6 Absolument. On tira parole de cet homme qu'il accepterait. Un faible roi ne sachant ni refuser ni accepter.
  • 7S'accepter, v. réfl. Être accepté. Cela peut s'accepter. Enfin l'offre s'accepte, et la paix désirée Sous ces conditions est aussitôt jurée, Corneille, Hor. I, 4.

HISTORIQUE

XIVe s. Que si li rois englois ne voloit acepter Et tenir loialment, sans lui aparjurer, La paix si faitement qu'on l'ot foit ordener, Guesclin, 21367.

XVIe s. Il accepta à prendre du vin qu'il avoit refusé, Montaigne, II, 129.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. acceptar ; espagn. aceptar ; ital. accettare ; de acceptare, fréquentatif de accipere, recevoir, de ad, à, et cipere pour capere, prendre (voy. CAPTURE).