« affectation », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
affectation
- 1Manière qui s'éloigne du naturel. Affectation dans la parure, dans le langage, dans le style. Sans affectation.
Il avait de l'affectation dans le port et dans les manières
, Hamilton, Gramm. 6.Ne montrez aucune affectation en quoi que ce soit
, Bossuet, Lett. Corn. 59.On remarqua que les hérétiques le faisaient par affectation
, Bossuet, Comm.Que dirai-je de ces affectations de voir et d'être vues ?
Fléchier, t. III, p. 59.L'affectation dans le geste, dans le parler et dans les manières est souvent une suite de l'oisiveté ou de l'indifférence ; et il semble qu'un grand attachement ou de sérieuses affaires jettent l'homme dans son naturel
, La Bruyère, 11.La mignardise et l'affectation l'accompagnent [une femme coquette] dans la douleur et dans la fièvre, elle meurt parée et en rubans de couleur
, La Bruyère, 3. - 2Imitation, faux-semblant. Affectation de douleur, de vertu. L'affectation de l'archaïsme est sensible chez cet écrivain. Il n'y a dans ce discours qu'affectation et mensonge.
La réflexion de saint Augustin est bien vraie, qu'il n'y a personne qui se pare avec plus d'affectation ni plus d'ostentation de l'apparence de la vérité et de son nom, que les docteurs du mensonge et les partisans de l'hérésie
, Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 276.Il a du bon et du louable, qu'il offusque par l'affectation du grand et du merveilleux
, La Bruyère, 11. - 3Attribution, imputation. L'affectation de cette somme aux dépenses courantes.
En droit canon, attribution exclusive d'une place, d'un bénéfice ou d'une prébende à certains sujets.
En jurisprudence, obligation dont un héritage est chargé par hypothèque.
Faculté que l'on accorde à un établissement d'industrie de prendre, à un prix modique et pendant un certain temps, les bois nécessaires à l'alimentation de cet établissement.
SYNONYME
AFFECTATION, AFFÉTERIE. Avoir de l'affectation ou de l'afféterie, c'est s'éloigner du naturel ; mais ce qui les distingue, c'est que affectation est un terme général qui exprime toutes les manières par lesquelles on peut s'éloigner du naturel ; tandis que l'afféterie est spécialement l'affectation des grâces. L'affectation est fausse ; l'afféterie est mignarde.
HISTORIQUE
XVIe s. Affectation [désir]
, Rabelais, Nouv. prol. liv. IV. Toute affectation, nomméement en la gayeté, est mesadvenante au courtisan
, Montaigne, I, 192. Le trop d'affectation servit aux François à faire voir le but du livret
, D'Aubigné, Hist. II, 64.
ÉTYMOLOGIE
Affectatio, de affectare (voy. AFFECTER).