« affoler », définition dans le dictionnaire Littré
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affoler [1]
- 1Rendre fou, et particulièrement rendre fou d'amour. Il y a de quoi l'affoler. Cette femme l'a affolé.
- 2 En termes de marine, déranger l'aiguille aimantée. Un coup de foudre qui frappa le bâtiment, affola la boussole.
- 3S'affoler, v. réfl. S'affoler de quelqu'un, de quelque chose.
Voyez-vous pas de tous côtés De très décrépites beautés… S'affoler de dévotion ?
Voltaire, Ép. 31.
HISTORIQUE
XIIe s. [Je] Chanterai pour mon courage, Que je veuil reconforter ; Car avec [malgré] mon grant domage, Ne veuil mourir n'afoler
, Dame de Faiel dans Couci. Plus est ferms que la piere qui siet sur vive mole ; Vicaries est saint Pierre, bien seis, n'est pas ventvole ; Duns, presens ne preiere jà nel muet ne afole
, Th. le Mart. 86.
XIIIe s. Nule autre chose ne demant, Ne me sers jamès autrement, Et lesse ta pensée fole Et le fol Dieu qui si t'afole
, la Rose, 6928.
XVIe s. Carneades s'en trouva si affolé [de la soif de savoir] qu'il n'eut plus le loisir de se faire le poil et les ongles
, Montaigne, I, 181. En espandant toutes ces mocqueries sur cet homme, qui, au demourant, n'estoit pas guere sage, ils le gasterent et l'affolerent encore davantage
, Amyot, Démétr. 17. Ceste passionnée affection de Dionysius estoit un malheur à Platon, car il en estoit affolé, ne plus ne moins que sont les jaloux de leurs amours
, Amyot, Dion, 19. Heureux celui que ta folie [Calliope] affole
, Ronsard, 397. Elle vouloit, tant le plaisir l'affole, Tout à la fois desgorger sa parole
, Ronsard, 642.
ÉTYMOLOGIE
À et fou (voy. FOU) ; provenç. afolir.