« affoler », définition dans le dictionnaire Littré

affoler

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

affoler [1]

(a-fo-lé ; dans le XVIe s. Palsgrave, p. 23, recommande de prononcer les deux f) v. a.
  • 1Rendre fou, et particulièrement rendre fou d'amour. Il y a de quoi l'affoler. Cette femme l'a affolé.
  • 2 En termes de marine, déranger l'aiguille aimantée. Un coup de foudre qui frappa le bâtiment, affola la boussole.
  • 3S'affoler, v. réfl. S'affoler de quelqu'un, de quelque chose. Voyez-vous pas de tous côtés De très décrépites beautés… S'affoler de dévotion ? Voltaire, Ép. 31.

HISTORIQUE

XIIe s. [Je] Chanterai pour mon courage, Que je veuil reconforter ; Car avec [malgré] mon grant domage, Ne veuil mourir n'afoler, Dame de Faiel dans Couci. Plus est ferms que la piere qui siet sur vive mole ; Vicaries est saint Pierre, bien seis, n'est pas ventvole ; Duns, presens ne preiere jà nel muet ne afole, Th. le Mart. 86.

XIIIe s. Nule autre chose ne demant, Ne me sers jamès autrement, Et lesse ta pensée fole Et le fol Dieu qui si t'afole, la Rose, 6928.

XVIe s. Carneades s'en trouva si affolé [de la soif de savoir] qu'il n'eut plus le loisir de se faire le poil et les ongles, Montaigne, I, 181. En espandant toutes ces mocqueries sur cet homme, qui, au demourant, n'estoit pas guere sage, ils le gasterent et l'affolerent encore davantage, Amyot, Démétr. 17. Ceste passionnée affection de Dionysius estoit un malheur à Platon, car il en estoit affolé, ne plus ne moins que sont les jaloux de leurs amours, Amyot, Dion, 19. Heureux celui que ta folie [Calliope] affole, Ronsard, 397. Elle vouloit, tant le plaisir l'affole, Tout à la fois desgorger sa parole, Ronsard, 642.

ÉTYMOLOGIE

À et fou (voy. FOU) ; provenç. afolir.