« fou », définition dans le dictionnaire Littré

fou

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

fou ou fol, folle [1]

(fou ou fol, fo-l') adj.
  • 1Qui a perdu la raison. Être, devenir fou.

    Par exagération. Être fou de, avoir pour ainsi dire perdu l'esprit à cause de. Il est fou de joie. La femme est folle de douleur, Sévigné, 207.

    Il m'a pensé faire devenir fou, il m'a fait perdre patience, m'a mis hors de moi par les choses qu'il a dites ou faites.

    On dit familièrement par la même exagération : Vous me feriez devenir fou avec vos lenteurs. Cet homme-là me rendra fou avec ses importunités.

  • 2Folle femme, nom qu'on donnait autrefois aux femmes de mauvaise vie, aux courtisanes.
  • 3Chien fou, chien enragé.

    Fig. Être fait comme un chien fou, être bizarrement accoutré, mal ajusté.

  • 4Il se dit de celui ou celle qui fait ou dit des extravagances, bien que l'esprit ne soit pas dérangé. Êtes-vous fou de me faire une pareille demande ? Que veux-tu ? je suis folle et mon esprit s'égare, Corneille, Cid, II, 5. Voulez-vous que je dise ? il faut qu'enfin j'éclate, Que je lève le masque et décharge ma rate ; De folles on vous traite, et j'ai fort sur le cœur…, Molière, Femm. sav. II, 7. Tous les hommes sont fous, et, malgré tous leurs soins, Ne diffèrent entre eux que du plus ou du moins, Boileau, Sat. IV.

    Par exagération, fou à lier, extrêmement fou, extrêmement déraisonnable (locution qui vient de ce qu'autrefois on enchaînait les fous violents).

    Fig. Être fou de, avoir une passion, une affection, un goût très prononcé pour… Enfin il en est fou [de Tartufe] ; c'est son tout, son héros, Molière, Tart. I, 2. Je suis folle de Corneille, Sévigné, 125. Un avare idolâtre et fou de son argent, Boileau, Sat. IV. C'était un riche abbé fou de l'architecture, Boileau, Art p. IV. C'est un très bel homme, les femmes sont folles de lui, Voltaire, Amabed, Lett. 16. Je suis fou de Lisette et j'en ai pour la vie, Gresset, Méchant, II, 1. La liberté, c'est, monseigneur, Une femme folle d'honneur, Béranger, Refus.

  • 5Il se dit de ceux qui ne montrent pas le sens, la prudence, la modération nécessaires. Tel se croit sage qui est fou. …Est bien fou du cerveau Qui prétend contenter tout le monde et son père, La Fontaine, Fabl. III, 1. Tu te prends à plus dur que toi, Petit serpent à tête folle, La Fontaine, ib. V, 16. Le lion dit, pensant rugir : Je n'ai pas la tête si folle ; Moi renoncer aux dons que je viens d'acquérir ! La Fontaine, ib. XII, 1.

    Il faut être fou pour, c'est avoir bien peu de sens, c'est être bien malavisé que de… Il faut être fou pour dire que ces arts ont nui aux mœurs, ils sont nés malgré la méchanceté des hommes, et ils ont adouci jusqu'aux mœurs des tyrans, Voltaire, Mœurs, 121.

    Il est bien fou de… il montre peu de sens en… Nous sommes bien fous de nous tant enquêter de l'avenir, Vauvenargues, CXLVII. Vous êtes bien fou d'imaginer d'apprendre à quelqu'un ce qui lui plaît, Vauvenargues, l'Étourdi.

  • 6Contraire à la prudence, à la raison, à la modération. Et d'un si fol espoir mon cœur mal défendu, Corneille, Cid, II, 5. Dis plutôt d'une indigne et folle résistance, Corneille, Poly. I, 3. Quand de sa folle erreur vous l'auriez diverti, Corneille, Théod. v, 1. Qui vous a pu souffler une si folle audace ? Boileau, Sat. IX. Et dans un fol amour ma jeunesse embarquée, Racine, Phèdre, I, 1. Qu'un cœur toujours nourri d'amertume et de pleurs Dût connaître l'amour et ses folles douleurs, Racine, ib. II, 1. Vous, dès que cette reine, ivre d'un fol orgueil, De la porte du temple aura passé le seuil, Racine, Athal. v, 3. Albéroni, ayant entendu toutes les conditions du projet, le traita de fou et de chimérique, Saint-Simon, 490, 137. Un des plus vilains hommes et des plus grands fous que j'aie jamais vus, toujours plein de projets aussi fous que lui, Rousseau, Conf. V.
  • 7 Terme de pratique. Folle enchère, enchère faite témérairement et qu'on ne peut pas tenir. Vente, revente sur folle enchère.

    Folle enchère, cette vente ou revente même. Poursuivre la folle enchère. Frais de folle enchère.

    La différence en moins entre le prix de la seconde adjudication devenue nécessaire et celui de la première ou folle enchère, différence qui est à la charge de celui qui a fait la folle enchère. Payer la folle enchère, payer cette différence.

    Fig. Payer la folle enchère, voy. ENCHÈRE.

    Fol enchérisseur, celui qui fait une folle enchère.

    Terme de pratique. Folle intimation, assignation donnée à une personne pour procéder sur l'appel d'une sentence qui lui est étrangère.

    Terme de droit coutumier. Fol appel, appel mal fondé.

  • 8Excessif, et qui a, pour ainsi dire, quelque chose de fou. Il y avait un monde fou. Avoir un mal de tête fou. Ma brochure a un succès fou, tu ne peux imaginer cela, Courier, Lett. II, 165. Oubliant tout jusqu'à leurs chaînes, Nos gens poussent des rires fous, Béranger, Nègres.

    Il faut distinguer un rire fou et un fou rire. Un rire fou est un rire excessif. Un fou rire est un rire qu'on ne peut maîtriser. Je fus pris d'un fou rire.

  • 9Fort gai, très enjoué. Que vous êtes fou ! Il a l'humeur folle. Il est fou comme un jeune chien, comme un braque.

    Gaieté folle, gaieté qu'on manifeste sans retenue.

  • 10Maladie folle, voy. TREMBLANTE, maladie.
  • 11Boussole folle, aiguille folle, boussole, aiguille aimantée qui ne s'arrête plus à un point fixe ; ce qui arrive, par exemple, par l'effet d'un coup de foudre.

    On dit aussi balance folle, balance qui ne s'arrête pas au point fixe.

    Terme de marine. Folle brise, petit vent qui varie sans cesse.

  • 12Folle avoine, ou avoine stérile, noms vulgaires d'une graminée du genre avoine, appelée par les botanistes avena fatua, L.
  • 13Folle farine, la plus subtile fleur de la farine, ainsi dite parce qu'elle s'envole au moindre souffle, pour ainsi dire follement.
  • 14Dame folle, se dit, au jeu de la bête, d'une dame d'atout accompagnée de deux atouts inférieurs.
  • 15Fou, folle, s. m. et f. Celui, celle qui a perdu la raison. Hôpital des fous. Un fou furieux. Ainsi que l'on pardonne aux fous, Tristan, Panthée, III, 1. Jamais auprès des fous ne te mets à portée ; Je ne te puis donner un plus sage conseil, La Fontaine, Fabl. IX, 8. Après vous avoir montré les fous qui sont enfermés, il faut que je vous en fasse voir qui mériteraient de l'être, Lesage, Diab. boit. 9. Un fou est un malade dont le cerveau pâtit, comme le goutteux est un malade qui souffre aux pieds et aux mains, Voltaire, Dict. phil. Folie.
  • 16 Par exagération. Celui, celle qui, sans avoir l'esprit dérangé, fait ou dit des extravagances. Bon Dieu ! qu'Aristote et sa dialectique ont gâté de têtes ! qu'il y a dans le monde de fous sérieux, de fous qui se fondent en raison, de fous qui sont déguisés en sages ! Guez de Balzac, Socrate chrétien, t. II, p. 226, dans LACURNE. En courant ici comme un fou, J'ai pensé me rompre le cou, Scarron, Virg. V. Pauvres gens, je les plains, car on a pour les fous Plus de pitié que de courroux, La Fontaine, Fabl. VII, 12. Pour moi, je suis content de rire des fous ; tous les hommes ne le sont-ils pas ? Fénelon, Dial. des morts anc. Démocr. Héracl. Fou, musicien et poëte, Qui dit l'un dit l'autre, Dancourt, l'Été des coquettes, sc. 7. Plus on est de fous, plus on rit, Dancourt, Maison de camp. sc. 11. Le pauvre vieux fou a encore les passions vives, Voltaire, Lett. d'Argental, 11 oct. 1761. Un certain dialogue entre l'illustre fou de la matière subtile [Descartes] et la cruelle folle qui assassina Monaldeschi [la reine Christine de Suède], Voltaire, Lett. d'Alembert, 8 mai 1773. Ce vieux fou de baron voulait se mettre aussi de la partie, Destouches, Fausse Agn. III, 5. Mais pourquoi sur ma couchette Rêver à ce jeune fou ? Béranger, Chatte.

    Un fou de haute gamme, un fou achevé.

    Faire le fou, faire des actes d'extravagance. Si jamais vous [Provençaux] faites les fous, je ne souhaite pas qu'on vous envoie des Bretons pour vous corriger, Sévigné, 200.

    Être comme un fou, avoir pour ainsi dire perdu l'esprit par quelque émotion morale. Léontine : Il avait donc l'air bien satisfait ? - Ophémon : Il est comme un fou, Genlis, Théât. d'éduc. l'Amant anonyme, IV, 5.

    Fig. La folle du logis, l'imagination.

  • 17Bouffon, en parlant des bouffons à gages qu'avaient autrefois les rois, les grands seigneurs. Son fou, nommé le glorieux, qui lui avait souvent entendu parler de la valeur d'Annibal, lui criait en fuyant avec lui : Monseigneur, nous voilà bien annibalés, Duclos, Hist. Louis XI, Œuv. t. III, p. 99, dans POUGENS. Le fou du roi était toujours de la nation, mais le docteur était arabe ou juif, Voltaire, Dict. phil. Roger Bacon. Oui, noir ou blanc, soyons le fou du roi, Béranger, Ad. à la gloire.

    Faire le fou, faire le bouffon en société.

    Fête des fous, farce bouffonne et indécente qui se jouait dans diverses églises.

  • 18 Nom d'un genre d'oiseaux palmipèdes dans lequel on distingue le fou blanc, dit aussi gentilhomme, fou de Bassan et boubie (Bassan est le nom d'une petite île du golfe d'Édimbourg où cet oiseau est très commun), Legoarant Le fou est ainsi nommé parce qu'il se pose sans précaution sur les navires en mer et même sur la main lorsqu'on l'avance.

    Buffon l'a employé adjectivement. C'est avec les cormorans que les oiseaux fous ont le plus de rapport par la figure et l'organisation, excepté qu'ils n'ont pas le bec terminé en croc, mais en pointe légèrement courbée, Ois. t. XVI, p. 130, dans POUGENS.

  • 19 Terme de jeux. Fou se dit, à la guimbarde, du valet de carreau qui est le troisième atout.
  • 20Fou, pièce du jeu des échecs, voy. FOU 2.

PROVERBES

Cet homme est fou, ou le roi n'est pas noble.

Plus on est de fous, plus on rit.

Bien fou qui s'oublie, il y a de la folie à ne pas songer à ses intérêts.

À folle demande point de réponse.

Tête de fou ne blanchit pas, se dit d'une personne qui, quoique déjà avancée en âge, ne grisonne pas, parce qu'on regardait les fous comme exempts d'inquiétudes et ne grisonnant pas.

Qui fol envoie fol attend, on ne peut espérer rien de bon d'un fou que l'on a chargé de traiter une affaire.

Les fous sont plus utiles aux sages que les sages aux fous.

Les fous inventent les modes, et les sages les suivent.

Les fous font les fêtes, et les sages en ont le plaisir.

À la presse vont les fous, c'est-à-dire il ne faut pas s'empresser d'acheter les marchandises, tandis que tout le monde en veut avoir.

Dieu aide à trois sortes de personnes, aux fous, aux enfants et aux ivrognes.

J'y mettrais ma tête, qui est la gageure d'un fou.

Tous les fous ne portent pas des marottes, ou tous les fous ne sont pas aux petites-maisons, c'est-à-dire il y a bien des gens qui passent pour raisonnables et qui ne le sont guère.

À chaque fou sa marotte.

Il y a plus de sages que de fous.

REMARQUE

1. L'adjectif se dit, au masculin, fou devant une consonne, et fol devant une voyelle ou une h muette : un fol amour ; un fol ennemi. Mais, quand le mot qui suit n'est pas le substantif de fou, on dit aujourd'hui fou et non fol : Fou est qui s'y fie. Autrefois on disait fol. …Le temps est cher, fol est qui ne l'emploie, Hauteroche, Nobles de Prov. I, 8. On pourrait encore, dans les vers, se servir de cet archaïsme.

2. Fou, substantif, placé devant une voyelle, devenait autrefois fol. Je dois bien moins en prendre [des lois] et d'un fol et d'un fils, Rotrou, Venceslas, I, 5. Un fol allait criant par tous les carrefours Qu'il vendait la sagesse, La Fontaine, Fabl. IX, 8. Aujourd'hui, excepté peut-être en poésie, cette forme n'est plus reçue.

3. Bossuet a dit les fols amateurs : Ô le soin inutile ! diront les fols amateurs du siècle, Bossuet, 2e panégyr. St Franç. de Paule, 1. Il est certain que les fous amateurs ne serait pas aussi bien dit.

4. Fou, adjectif masculin, ne se met guère qu'après son substantif, excepté dans : un fou rire.

5. Fol, adjectif masculin, n'a plus d'emploi que devant son substantif. Mais autrefois il s'employait dans toutes les positions. Meilleur est l'enfant pauvre et sage que le roi vieux et fol, Pascal, Juif, 31, édit. FAUGÈRE.

6. La double forme vient de l'ancien français : au nominatif li fols, li fos, li fox [le fou], prononcé li fou, et au régime le fol.

SYNONYME

1° FOU, INSENSÉ. Le fou est celui qui a perdu la raison ; l'insensé est celui qui n'a pas de sens. Aussi peut-on être insensé sans être fou, l'absence du sens commun n'étant pas la même chose que la perte de la raison.

2° FOU, ALIÉNÉ., Fou est l'expression générale et vulgaire ; aliéné d'esprit, et, par abréviation, aliéné, est une expression médicale.

HISTORIQUE

XIe s. Laissun les fols, as sages nous tenons, Ch. de Rol. X. Respont Rolanz : jà fereie que folz, ib. LXXXI.

XIIe s. Olivers oit [ouït] celle folle raison, Ronc. p. 59. Dont parleront et li fol et li sage, ib. p. 182. Mais fol desir font souvent cuer penser En si haut lieu qu'il n'i puet avenir, Couci, x. Si me feroit Amours pour fol tenir, ib. XII. Merci clamant de mon fol errement, [je] Ferai la fin de mes chansons oïr, ib. X. Conseil [il] aura creü moult fol et enfantif, Sax. XXIV. As fous et as feluns i out plasible lei ; Contredire la deit chascun hum qui ad fei, Th. le mart. 63. Fous, fait il, tuz dis fustes et estes et serez, Quant vus l'espée traite de sur le roi venez, ib. 39. De fol et d'ivre se doit l'en bien garder, Bat. d'Aleschans, v. 4076.

XIIIe s. Nature vait son pareil convoitant, Tous jors vait fol la folie querant, Bibl. des ch. 4e série, t. v, p. 33. Et nous fesimes mout que fol et que musart, Berte, XXII. Je seroie mout fole de celer la besoigne, ib. CVI. Moult a largece pris et los ; Ele a les sages et les fos Outréement à son bandon, Car el savoit fere biau don, la Rose, 1146. Diex, cum menoient bonne vie ! Fox est qui n'a de tel envie, ib. 1304. Com maintes femmes par le mont Qui coraiges remuans ont… Tels femmes ont non faus-s'y-fie [fou s'y fie], Bl. et Jeh. 2211. Le commun peuple se prist aux folles femmes, dont il avint que le roy donna congé à tout plein de ses gens, Joinville, 217. Bon jornel fait qui de fol se delivre, Prov. du vilain, ms. de St-Germ. f° 74, dans LACURNE. Foux est qui croit sa fole pense [pensée], Ren. 27783.

XIVe s. Celui que Aristote appelle fort, l'en dit en françois que il est hardi, et de celui qui excede en oser, l'en dit que il est trop hardi ou foul hardi, Oresme, Eth. 81. Le foul large qui a prodigalité, il superhabunde en donner et en despendre, Oresme, ib. 48. Lors s'esforcza le cry moult grant : Alons touz d'un assentement Assaillir ce foul de Montfort, le Livre de Jean de Bretagne, 1098. Se aucune fole justice [mauvais jugement] estoit qui lessast l'un aller hors de prison et retenist l'autre…, Ord. des rois de Fr. t. I, p. 194.

XVe s. Avec les folz il faut foller, Coquillart, Simple et rusée. Par faulte de saige maistre, on assiet le fol à la chaize, Perceforest, t. v, f° 16. Il convient le fol foloier ; Et puis compere il [il paye] sa folie, Quant on le fait comme fo loier [lier], Deschamps, Poésies mss. f° 242, dans LACURNE.

XVIe s. J'ay souvent ouy en proverbe vulgaire qu'un fol enseigne bien ung sage, Rabelais, III, 37. Si j'eusse esté si fol de rompre ce train…, Montaigne, I, 197. Le fol du duc de Florence, Montaigne, I, 259. Si ce n'estoit la contenance d'un fol de parler seul, Montaigne, I, 270. La folle despense des deniers communs, Amyot, Caton, 7. Fol devise, et Dieu depart. De ce que fol pense, souvent en demeure. Il n'est au monde si grand dommage que seigneur à fol courage. Il n'est pas sage qui n'a peur d'un fol, H. Estienne, Précell. du lang. fr. p. 164. Folz sont sages quand ils se taisent, Cotgrave Fol de Souloigne [Sologne] [celui qui s'abuse à son profit], Oudin, Curios. fr. À la barbe du fol aprend on à raire [raser], Génin, Récréations, t. II, p. 233. Ne joue point au fol : endure ce qu'il dict ou faict, Génin, ib. p. 245. Au ris le fol est congneu, Génin, ib. p. 235. Qui de tout est mol, de tout est fol [céder sur tout est folie], Génin, ib. p. 248. Un fol faict plus de questions qu'un saige ne donne de raisons, Génin, ib. p. 251. Fol est qui se coupe de son propre cousteau, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 237. Fol promettant, nuée non pleuvant, Leroux de Lincy, ib. Un fol a fait vœu de ne laisser en paix un feu, Leroux de Lincy, ib. p. 244.

ÉTYMOLOGIE

Bourguig. fo ; prov. fol, folh ; anc. cat. foll ; anc. espagn. fol ; ital. folle ; bas-bret. foll ; gallois, fôl ; bas-latin, follis (dans un texte du IXe siècle, voy. du Cange : Ille more gallico sanctum senem increpitans follem) ; du latin follis, soufflet, ballon, le fou étant comparé à un ballon, à une vessie gonflée. D'ailleurs fol se trouve aussi au sens de soufflet : XIIIe siècle : Li fous à fevre [soufflet de forgeron] huit deniers ; et li doi foel à fevre, 16 deniers, Tailliar, Recueil, p. 26.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. FOU. Ajoutez :
20Fous criminels, fous dont les médecins classent la maladie sous le nom de folie héréditaire, de folie lucide, et qui, tout en gardant un jugement sain en apparence et une grande habileté de raisonnement, accomplissent des actes bizarres et nuisibles, s'abandonnent à leurs passions, se livrent, pour la moindre résistance, à des emportements souvent très graves, et qui, dans des temps de troubles civils, deviennent particulièrement excessifs et dangereux. Que doit-on faire de ceux qu'on appelle fort improprement des fous criminels ? s'ils sont fous, ils ne sont point criminels, et, s'ils sont criminels, ils ne sont point fous, Maxime du Camp, Rev. des Deux-Mondes, 1er nov. 1872, p. 57.

REMARQUE

Ajoutez :

7. On dit qu'une balance est folle lorsque, le centre de gravité se trouvant au-dessus du point de suspension, le fléau est en équilibre instable et bascule sous l'influence du moindre excès de poids placé dans l'un des plateaux.