« affoler.2 », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
affoler [2]
- Blesser, endommager, léser.
Ce qui me console, C'est que la pauvreté comme moi les affole
, Régnier, Sat. II.Il m'a perdue, il m'a toute affolée
, La Fontaine, Papef.Ce mot est tombé en désuétude.
HISTORIQUE
XIIe s. Defendez-moi de honte et d'afoler
, Ronc. p. 2. Jà fust Rolant et mors et afolé
, ib. p. 91. L'on ne doit pas son baron afoler [faire tort à]
, ib. p. 180. Lors verrez vous son corps destruire et afoler
, ib. p. 201.
XIIIe s. Miex vosisse, voir, qu'afolé M'eüst l'en d'un pié ou d'un oïl
, Ren. 5558. Sunt en terre establi li juge… Por ceus pugnir et chastoier Qui, por ceste amor renoier, Murdrissent les gens et afolent, Ou ravissent, emblent et tolent
, la Rose, 5490. Mès li archiers qui moult s'efforce De moi grever et moult se paine, Ne m'i lest mie aler sans paine ; Ains m'a fait, por miex afoler, La tierce floiche au cuers voler
, ib. 1771. Ne voil ge pas que les gens aiment De cele Amor dont il se claiment En la fin las, chetis, dolant, Tant les va amors afolant
, ib. 4364. N'ert pas grans los, si con je cuit, Se il les deus enfans afole
, Fl. et Bl. 3020. Si comme se uns hons convenence à un autre qu'il tuera un home por cent livres, ou afolera, ou batera…
, Beaumanoir, XXXIV, 2. Si est aussi comme s'on me prestoit un ceval de vingt livres sain de toz membres, et il afoloit avant que je le rendisse
, Beaumanoir, XXXIV, 18. Se je l'ai servi de ronci [cheval] sain, et il l'afole tant comme il le tient
, Beaumanoir, XXVIII, 5. Sur ses piez… tu acolas [tes cheveux] En baisier les, et en mouiller De tes lermes dont feis courcier [courroucer] Dyables que lors tu affolas
, J. de Meung, Tr. 888.
XVe s. Grand foison y en eut de mors et d'affolés
, Bouciq I, ch. 30. [Messire Olivier d'Auterme et autres] se contrevengerent sur des navieurs de la mort de leur cousin et les decouperent trop vilainement… et les renvoyerent à Gand ainsi affolés…
, Froissart, II, II, 61. Luy sembloit [au roy] que son pays [du duc de Bourbon] estoit foible et que tantost l'auroit affolé
, Commines, I, 2.
XVIe s. Vous nous affolerez de coups, monsieur, cela est seur
, Rabelais, Pant. IV, 16. Et leur sembloit que c'estoit affoler les mysteres de Venus que de les oster du retiré sacraire de son temple
, Montaigne, II, 350. Les flesches, pierres et traictz les alloient assener jusques là où ilz estoient escartez au loing, de maniere qu'il y en eut beaucoup affolez
, Amyot, Marcel. 25. Ilz venoient à deschirer leurs playes davantage, et consequemment à se perdre et affoler eulx mesmes
, Amyot, Crass. 47. … Qu'il ne chaloit point aux dieux, si aucun s'estant affolé un pied [boiteux] venoit à estre roy, mais…
, Amyot, Agésil. 4.
ÉTYMOLOGIE
À et fouler ; provenç. afolar, afoliar.