« agiter », définition dans le dictionnaire Littré

agiter

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

agiter

(a-ji-té) v. a.
  • 1Ébranler, remuer en différents sens. Agiter une urne. Les vents agitent la cime des arbres. Les vagues agitaient le vaisseau. Avant que de bercer les enfants, il faut être sûr qu'il ne leur manque rien, et on ne doit jamais les agiter au point de les étourdir, Buffon, De l'enfance.
  • 2 Fig. La Grèce fut violemment agitée. Des démagogues agitaient le peuple.
  • 3Exciter divers mouvements dans l'âme. Les passions qui agitent les hommes. Le remords agitait son âme. Terrible et plein du dieu qui l'agitait sans doute, Racine, Iphig. V, 6. Il faut réprimer cette ambition qui vous agite, Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 378. C'est assez de cette passion pour vous agiter et pour vous faire votre supplice, Bourdaloue, ib. p. 381.
  • 4Examiner, discuter. Cette affaire fut agitée dans le sénat. Ils agitèrent s'ils devaient fermer l'accès des Alpes. Agiter une question. Avant que de passer outre, je voudrais bien agiter au fond cette matière, Molière, Le mar. f. 5.
  • 5S'agiter, v. réfl. Être en mouvement, se tourmenter. La mer s'agite. Je m'agite, je cours, languissante, abattue, Racine, Bérén. IV, 1. Vous ne ferez qu'éloigner vos affaires en vous agitant, Bossuet, Lett. Corn. 97. Ses lèvres s'agitent pour former des paroles, Fénelon, Tél. XIX.
  • 6Être discuté. Une importante question s'agite en ce moment. Si un grand intérêt s'agite.

    Impersonnellement. Il fut agité dans Versailles si le roi se retirerait à Chambord sur la Loire, Voltaire, S. de L. XIV, 23.

HISTORIQUE

XIVe s. Je parle adonc des elemens ; Car par contraires qualitez Sont transmuez et agitez De leur propre en autre nature, Nat. à l'alch. 170.

XVIe s. Nous sentons nostre corps agité au bransle de nos imaginations, Montaigne, I, 92. L'inspiration ayant agité le poëte à la colere, au dueil, frappe encore par le poëte l'acteur, Montaigne, I, 266. Nos ames se treuvent souvent agitées de diverses passions, Montaigne, I, 268. Les affaires de vos enfants vous ont agitée par tous les coings de France, Montaigne, II, 69. Sa saincte eglise agitée comme nous la voyons de tant de troubles et orages, Montaigne, III, 6. En un corps de maux agité Tu remets le courage, J. le Houx, XVI.

ÉTYMOLOGIE

Agitare, fréquentatif de agere, pousser (voy. AGIR).