« allécher », définition dans le dictionnaire Littré

allécher

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

allécher

(a-lé-ché ; la syllabe lé prend l'accent grave quand suit une syllabe muette : j'allèche, excepté aux fut. et cond.) v. a.
  • 1Attirer par quelque appât. Les noix allèchent les souris.
  • 2 Fig. Attirer, séduire. On l'avait alléché par la promesse d'une grande place.

HISTORIQUE

XIIIe s. De cuer trestuit devons aïr mortel pechié, Dont moult de gens, c'est duel [deuil], sunt sovent entechié ; Par droite accoustumance i sunt si alechié, Que Dieu veoir ne pueent…, J. de Meung, Test. 1540.

XVIe s. Ce n'a pas esté son appetit inferieur seulement, ou sensualité, qui l'a alleché à mal, Calvin, Inst. 177. Les pescheurs usent d'appast puants pour allicher les poissons, Paré, Mumie, 8. Puis donne voile, et sans plus t'allecher [te laisser aller aux plaisirs], Va-t-en ailleurs ta fortune chercher, Ronsard, 633. Tout le reste de la multitude alleché du gaing qu'ilz faisoient, Amyot, Sylla, 55.

ÉTYMOLOGIE

Berry, allicher ; ital. allettare ; du latin allectare, de allicere, attirer, de ad, vers, et de licere pour lacere, prendre, attirer. Lacere est le radical de laqueus, lacs (voy. ce mot). On aurait pu croire que allécher venait de lécher ; mais la comparaison avec l'italien et le latin montre qu'il s'agit ici du verbe allectare.