« alouette », définition dans le dictionnaire Littré

alouette

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

alouette

(a-lou-è-t') s. f.
  • 1Oiseau de l'ordre des passereaux ; il fait son nid dans les plaines.

    S'éveiller, se lever au chant de l'alouette, se lever de très grand matin.

  • 2Terres à alouettes, terres sablonneuses.
  • 3 En termes de marine, nœud d'alouette, sorte de nœud qu'on appelle aussi tête de mort.
  • 4Alouette de mer, oiseau du genre des vanneaux, et de l'ordre des échassiers.

PROVERBES

Si le ciel tombait, il y aurait bien des alouettes prises, se dit d'une supposition absurde.

Il attend que les alouettes lui tombent toutes rôties dans le bec, ou simplement, lui tombent toutes rôties, se dit d'un paresseux qui voudrait avoir les choses sans peine.

HISTORIQUE

XIIIe s. Près [je] sui qu'en autel point com pinçon ou aloe Qu'espervier…, Berte, XXXIII. Il se misent au fuir sans plus attendre, et s'esparsent li uns chà et li autres là, aussi comme les aloes font por les espreviers, H. de Valenciennes, IX. La costume ai à l'esprevier, Qui l'aloe vet tant chacier, Que il la prent par tost voler, Et puis si l'en relet aler, Ren. 6446. Là veïssiés les troi si fierement aidier ; Ausi comme l'aloe fuit devant l'esprevier, Vont li Turc après aus, nes osent aprochier, Ch. d'Ant. VIII, 83. Ce fu au tens que naist la flor, Et l'aloete chante au jor, Blancandin. De kalendres bien envoisies Qui chantent cler, et d'aloetes, Fabliaux, éd. BARBAZ. t. IV, p. 91.

XVe s. Entre prime et tierce se commença le jour à reschauffer et le soleil à luire et à monter, et les aloes à chanter, Froissart, II, II, 17. Les biens mondains, les honneurs et les gloires, Qu'on aime tant, desire, prise et loue, Ne sont qu'abus et choses transitoires, Plus tost passans que le vol d'une aloue, Chartier, Régime de fortune, Ball. 11.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, alauie ; bourguig. auluôtte ; Berry, alouvette ; provenç. alauza, alauzeta ; ital. allodola, lodola ; anc. espagn. aloeta ; espagn. mod. alondra. Alouette est le diminutif d'aloue ; aloue vient du latin alauda ; mais alauda était un mot gaulois. Pline, Hist. nat. II, 37, et Suétone, Vie de César, nous apprennent que ce général avait donné à une de ses légions, composée d'hommes des Gaules, le nom gaulois d'alauda. L'oiseau huppé qu'en gaulois on nomme alauda, dit Marcellus Empiricus, ch. 29. Enfin Grégoire de Tours, liv. IV, parle du corydalus que nous nommons, dit-il, alauda. Ces témoignages ne laissent pas de doute sur l'origine du mot. On trouve dans le bas-breton alc'houéder et alc'houédez qui signifient alouette. C'h est une lettre gutturale analogue au ch allemand et étrangère à la langue latine ; un mot tel que alc'houéder, quelle qu'en ait été jadis la finale, a pu naturellement se transformer en alauda.