« arrière-ban », définition dans le dictionnaire Littré

arrière-ban

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

arrière-ban

(a-riê-re-ban) s. m.
  • Anciennement, ban et arrière-ban, ou, simplement, arrière-ban, convocation que faisait le roi de sa noblesse, tant vassaux qu'arrière-vassaux, pour aller à la guerre ; le corps de la noblesse ainsi convoqué. On a mandé le ban et l'arrière-ban. Louis XIV fut conseillé de faire marcher le ban et l'arrière-ban, Voltaire, Louis XIV, 12. A la tête de son arrière-ban, dans la Basse-Bretagne, Sévigné, 537. Mais un qui pour un temps suivit l'arrière-ban, Régnier, Sat. X. Mon père eut plusieurs fois le commandement en chef de tous les arrière-bans du royaume, Saint-Simon, 6, 84. Saint Louis vers nos rives Eût de ses chevaliers guidé l'arrière-ban, Hugo, Orient. 3. Monseigneur le duc de Bretagne A pour les combats meurtriers Convoqué de Nante à Mortagne L'arrière-ban de ses guerriers, Hugo, Ball. 6.

    Au plur. Des arrière-bans.

REMARQUE

Après la disparition des vassaux directs de la couronne, les deux mots ban et arrière-ban finirent par n'avoir plus de signification pratique distincte. On exprimait, par ces mots ou par arrière-ban seul, le service militaire exigé des possesseurs de fiefs. " Notre ban et arrière-ban, dit Chantereau Le Fèvre, est une convocation de tous les vassaux pour servir le roi dans son armée. "

HISTORIQUE

XIIe s. Faites chascun baron en sa terre envoier, Par tout l'arriere ban qu'il pourra justicier, Sax. VI.

XIIIe s. Par foi, dist li barons et ses consaus tous, vous ne trouverés nului qui ne vous loe à mander vo arriere-ban dont vous avés assés, Ch. de Rains, p. 75. Brun regarde devers les rues Et voit l'arriere ban venir, Ren. 9375. Le roy ot conseil que il ne partiroit de Damiette jusques à tant que son frere le conte de Poitiers seroit venu, qui amenoit l'ariere ban de France, Joinville, 218.

XIVe s. Banc et ariere banc, tout le povoir de France, Girart de Ross. 4741.

ÉTYMOLOGIE

Bas-latin, aribannum, arribannum, herebannum. Ménage, adoptant l'opinion de Caseneuve, admet que ce mot a été formé de arrière et de ban : l'arrière-ban étant proprement la convocation des vassaux qui tiennent les arrière-fiefs, et le ban étant celle des vassaux qui tiennent les fiefs mouvants du roi sans moyen. Cela est sans doute vrai ; mais il est à croire aussi que le bas-latin aribannum a été cause d'une confusion par laquelle la première partie ari a été assimilée au mot arrière ; aribannum ou herebannum a une tout autre origine, dérivant de l'allemand Heer, armée, et de ban, convocation (voy. BAN).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ARRIÈRE-BAN. - ÉTYM. Ajoutez : Aribannum dérive non de l'allem. Heer, armée (Heer est un substantif allemand moderne, ancien haut-allem. heri), mais de ari ou hari qui en est l'équivalent et qui appartient à la langue franque mérovingienne, D'Arbois de Jubainville, Romania, n° 2, p. 141.