« bourdon.2 », définition dans le dictionnaire Littré

bourdon

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bourdon [2]

(bour-don) s. m.

Terme de musique.

  • 1Bourdon d'orgue, celui des jeux de l'orgue qui a les tuyaux les plus longs et les plus gros, et qui fait la basse.
  • 2Ton qui sert de basse continue dans certains instruments tels que vielle, musette et cornemuse.
  • 3Dans le violon, nom ancien de la quatrième corde (le sol argenté). Dans la vieille musique, on voit souvent écrit : sur le bourdon ; on écrit maintenant : sur la quatrième. Si le son est tiré de la chanterelle ou du bourdon, Rousseau, Ém. II.
  • 4Faux-bourdon, musique dont toutes les parties se chantent note contre note. C'est là la définition de l'Académie ; mais, d'après de Lafage, Cours complet de plain-chant, n° 689, le faux-bourdon signifie fausse-basse, parce que la basse est transportée à la partie supérieure, et il est toujours du plain-chant chanté à plusieurs parties et note contre note, et non de la musique proprement dite.
  • 5Grosse cloche. Le bourdon de Notre-Dame.

    Fig. Le maréchal de Duras écoute un instant le bourdon des applaudissements [donnés à Villeroy], Saint-Simon, 96, 22.

HISTORIQUE

XVe s. Musique notée par fainte, Avecques faulx bourdon de maleur, Orléans, Rond.

XVIe s. Je ne saurois chanter, et, quand je le voudrois, Je jure par ton bouc qu'encor je ne pourrois : Car on m'a pris d'emblée à ceste matinée L'anche de mon bourdon que tu m'avais donnée, Ronsard, 743. Toy, Perrot, prends en don cette belle chevrette [cornemuse] ; Son ventre est fait de cerf, son anche est de coudrette ; Son bourdon de prunier ; jamais ne perd le vent, Ronsard, 745.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. bordos, vers ; espagn. bordon, sorte de vers, refrain ; ital. bordone ; angl. burden, refrain. Il y a dans le gaélique, bûrdan, bourdonnement ; ancien anglais, bourdon. Diez pense que, s'il était certain que les longs tuyaux d'orgue eussent reçu, en bas-latin, le nom de burdones, il faudrait considérer le bourdon d'orgue comme le même, à cause d'une assimilation de forme, que bourdon, bâton de pèlerin, et le gaélique bûrdan, comme emprunté aux langues romanes. Mais trop de doute reste sur cette dérivation. La présence d'un radical burd signifiant bourdonner, à la fois dans le gaélique, dans l'anglais et dans le français, porte à croire que le mot est celtique et non roman.