« butor », définition dans le dictionnaire Littré

butor

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butor

(bu-tor) s. m.
  • 1Oiseau de proie qui vit dans les marécages et qu'on ne peut dresser pour la chasse (ardea stellaris). Butor jaune, l'ardée jaune ; grand butor, l'ardée botaure ; petit butor, l'ardée de Marsigli.
  • 2 Familièrement, un homme stupide, grossier, maladroit. Furstemberg, à le voir et à l'entendre à l'ordinaire, paraissait un butor, Saint-Simon, 76, 239. Un gros butor de valet que j'aurais volontiers écrasé, Rousseau, Conf. III.

    Au fém. Butorde. Est-ce, madame, qu'à la cour une armoire s'appelle une garde-robe ? - Oui, butorde, on appelle ainsi le lieu où l'on met les habits, Molière, Escarb. 3. Voyez-vous cette maladroite bouvière, cette butorde ? Molière, ib. 10.

HISTORIQUE

XIIIe s. Quant li butor a ce veü, Sachiez, grant duel en a eü, Fabliaux, Barbazan, t. IV, p. 95.

XIVe s. L'entremets eslevé : cine [cygne], paons, butors, herons et autres choses, Ménagier, II, 4. [Le faucon] doit avoir piedz semblans à piedz de butor, Modus, f° LXXVII, verso.

XVIe s. … Comme on oit dans un bois Près le bord de la mer une confuse vois Des palles et butors, quand un larron ils trouvent Qui remarque leurs nids et leurs femmes qui couvent, Ronsard, 842. J'oy d'autre part le piverd jargonner, Siffler l'ecouffle, et le butor tonner, Marot, Eglogue au roi.

ÉTYMOLOGIE

Bas-lat. bitorius, butorius ; ancien liégeois, puttoir ; flam. putoor ; angl. bittern ; ancien angl. buteor. On le dérive de bos taurus, à cause de la force de son cri ; mais cette étymologie ne peut se soutenir devant les formes ici réunies, qui d'ailleurs remontent à un radical inconnu.