« caqueter », définition dans le dictionnaire Littré

caqueter

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caqueter

(ka-ke-té. L'Académie ne conjugue pas ce verbe que l'on conjuguera à volonté : je caquette ou je caquète ; je caquetterai ou je caquèterai ; je caquetterais ou je caquèterais ; caquette ou caquète. Ce verbe est très mal conjugué par certaines personnes qui prononcent je cakte et non je kakète, je kakterai, et non je kakèterai) v. n.
  • 1Au propre se dit du cri de la poule qui pond ou a pondu.
  • 2 Par extension et familièrement, se dit du babil dans la chambre d'une accouchée, du babil des perroquets et de tout babil futile ou médisant. …Discourt de sa vertu, en caquette tout haut, Régnier, Sat. VII. Assez de tes amours m'a caqueté la fable, Régnier, Élég. IV. Il caquette comme une accouchée, Sévigné, 398. Vous avez caqueté dès le troisième jour de votre accouchement, Sévigné, 108. De telles gens il est beaucoup Qui prendraient Vaugirard pour Rome, Et qui, caquetant au plus dru, Parlent de tout et n'ont rien vu, La Fontaine, Fabl. IV, 7.

HISTORIQUE

XVe s. Il dient qu'il eschaperont ; Lonc temps approphetizié l'ont : Encore seront racheté, Et pour ce ont tant quaqueté, Myst. Nat. de J.-C. Car est œuvre de femme de caqueter moult, Chastelain, Vérité mal prise. Il vient, il caquette, Coquillart, Monol. de la botte de foin.

XVIe s. Tel caquette des autres, qui, s'il y estoit, se trouveroit bien empesché, Montluc, Mém. t. I, p. 189, dans LACURNE. Ils caquettent comme cicongnes, ils coqueliquent comme les coqs, Paré, Animaux, 25. Je ne veux oublier le coqueter des coqs et poules ; qui est le langage dont ils nous rompent la tête quand ils s'entrefont l'amour, et dont nous avons formé, par une belle métaphore, caqueter, lorsque quelques babillards nous repaissent de paroles vaines ; et de là mesme, les medisans ont appelé le caquet des femmes, mesme que l'on appelle une femme coquette qui parle beaucoup sans sujet, Pasquier, Rech. VIII, 6. Il me fache de vous ouyr caquetter ainsi hors de saison, Palsgrave, p. 430.

ÉTYMOLOGIE

Malgré le dire de Pasquier, il est difficile de passer de coquet à caquet ; ce changement de l'o en a, possible en soi, n'étant pas justifié ici par l'historique, qui n'a jamais que la forme en a. Jusqu'à plus ample informé, il ne faut voir dans ce mot qu'une onomatopée.