« cassade », définition dans le dictionnaire Littré

cassade

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cassade

(kâ-sa-d') s. f.
  • 1Bourde qu'on invente, mauvaise excuse, défaite. Donneur de cassades. Un valet… L'avait galantement payé d'une cassade, Régnier, Sat. X.
  • 2Au brelan, etc. Renvi fait avec vilain jeu, afin d'obliger les autres joueurs à quitter. Faire une cassade.

HISTORIQUE

XVIe s. [M. de Vieilleville était] en la chambre de Mme d'Estampes jouant au flux à toutes restes avec elle, et M. le cardinal de Lorraine, car la premiere [la prime] n'estoit encore en usage : auquel lieu il [le Dauphin] s'achemina incontinent ; et après avoir vu donner trois ou quatre cassades, il fit à M. de Vieilleville ce commandement, Carloix, I, 35. Ce que M. de Vieilleville, aux escoutes de l'evenement de sa cassade [ruse], vint incontinent faire entendre à M. de Saint-André, Carloix, II, 9. Luy donnoit fort souvent des cassades, et luy racomptoit pour vrayes des nouvelles qu'il venoit promptement d'inventer, Des Accords, Contes de Gaulard, p. 45, dans LACURNE. Il est bien vray qu'il [le connétable de Bourbon] fut fort bien compris dans le traité de Madrid ; mais le roy le rompit tout à trac quand il fut de retour en France, si bien que M. de Bourbon eut la cassade, Brantôme, Capit. estrang. t. I, p. 212, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Ital. cacciata, cassade au brelan, de cacciare, chasser, pousser (voy. CHASSER). Cassade s'est dit d'abord au brelan, puis pour toute espèce de feinte, de bourde.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CASSADE.
1Ajoutez : Que c'était un remède spécifique qui lui coûtait beaucoup, qu'un certain prieur lui en avait donné deux mille livres, et autres belles cassades, Patin, Lettres, t. II, p. 327.