« causeur », définition dans le dictionnaire Littré

causeur

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

causeur, euse

(kô-zeur, zeû-z') adj.
  • 1Qui aime à causer. Quel homme causeur ! Il est d'humeur causeuse.
  • 2 S. m. et f. Celui, celle qui aime à causer, qui sait causer. C'est un aimable causeur. Pour éviter la rencontre de ces grands causeurs, je m'enfuirais jusqu'au bout du monde, Guez de Balzac, liv. III, lett. 3. Les muses sont de grandes prometteuses ; Et comme vos sœurs les causeuses, Vous ne manquerez pas, sans doute, par le bec, Molière, Remercîment au roi, 1663. Gardez-vous-en bien, dit la causeuse [la corneille] à l'ourse, Fénelon, XIX, 43. Si Béranger n'était pas l'écrivain le plus populaire de l'époque, ce serait certainement l'un des plus ingénieux, des plus instruits, des plus attachants causeurs que l'on puisse rencontrer dans cette société qui l'a beaucoup recherché et qu'il a beaucoup fuie, Carrel, Œuvres, t. V, p. 376.

    Celui, celle qui parle avec légèreté, indiscrétion. Ne lui confiez rien, c'est un causeur. Vous êtes donc un causeur, et vous allez redire ce qu'on vous dit en secret, Molière, George Dand. II, 7.

    Celui, celle qui dit, par raillerie, des choses auxquelles il ne faut pas trop se fier. Hé ! mon Dieu ! c'est une causeuse qui ne dit pas ce qu'elle pense ; ne vous y fiez pas beaucoup, si vous m'en voulez croire, Molière, Critique, sc. 3.

    Au collége, un causeur, un écolier qui, au lieu d'écouter, parle perpétuellement à voix basse avec ses voisins.

HISTORIQUE

XVIe s. Il disoit que l'ancien Socrate n'estoit qu'un causeur et un seditieux, qui taschoit par tel moyen qui luy estoit possible à usurper tyranie, Amyot, Caton, 48. Il y en a un qui s'appelle Ropoperperethra, comme qui diroit grand causeur qui parle de toutes choses à la volée, Amyot, Démosth. 14. Cor Dieu, nous avons trouvé ung causeur ; monsieur le jaseur, Dieu vous guard de mal, tant vous avez la bouche fraische, Rabelais, Garg. I, 12.

REMARQUE

Montaigne, IV, 178, a employé causeur dans le sens de celui qui s'occupe des causes : Ils laissent là les choses, et s'amusent à traicter les causes ; plaisants causeurs !

ÉTYMOLOGIE

Causer 2.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CAUSEUR, EUSE.
2Ajoutez :

Fig. La renommée est une grande causeuse ; elle aime souvent à passer les limites de la vérité, Mme de Motteville, Mém. p. 105.