« chamailler », définition dans le dictionnaire Littré

chamailler

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chamailler

(cha-mâ-llé, ll mouillées, et non cha-mâ-yé) v. n.
  • 1Se battre, et aussi avoir une dispute bruyante. Pour moi je n'aime point à combattre de paroles, j'aime mieux chamailler avec de bonnes armes, et montrer de vrais effets, Francion, l. VII, p. 275. Nous irions bien armés ; et, si quelqu'un nous gronde, Nous nous chamaillerons… - Moi chamailler ! bon Dieu ! suis-je un Roland, mon maître ? Molière, Dép. amour. V, 1. Ces trois dieux sur lui chamaillèrent, Scarron, Gigantom. ch. V.

    Fig. Chamailler des dents, manger beaucoup, bâfrer d'importance. … Ce sont de ces gens Qui ne craignent personne et chamaillent des dents, Et qui d'un ennemi se défont fort en hâte S'il leur dure aussi peu que fait un lièvre en pâte, Hauteroche, Nobles de prov. I, 9.

  • 2Se chamailler, v. réfl. … Que les vautours plus ne se chamaillèrent, La Fontaine, Fab. VII, 8. Nos gardes se chamailleront, Rousseau, Ém. IV. La garde et les amours Se chamaillant toujours, Béranger, Me Grégoire.

    Mot familier.

HISTORIQUE

XVIe s. Enfin, après avoir bien chamaillé l'un contre l'autre, Bertrand fit un dernier effort, Mém. s. du G. 5. Puys, les lances rompues, meirent la main aux espées, et soy chamaillerent l'ung l'aultre si brusquement que leurs espées vollerent en pieces, Rabelais, la Sciom. Ils brisent les portes avec beaucoup de bruit ; ils arrivent dans la grandrue, chamaillent les portes de la ville, D'Aubigné, Hist. II, 422. Ainsi ces Boreans [fils de Borée] à grands coups d'alumelles Chamailloient sur le chef, sur les flancs, sur les ailes [des Harpies], Ronsard, 843.

ÉTYMOLOGIE

Picard, se camailler. M. Maury le tire de Camulus, nom du dieu de la guerre chez les Gaulois, en gaélique, camh, puissance, cam, combat, cama, brave. Mais les intermédiaires manquent, et le mot ne paraît pas ancien dans la langue ; aussi la dérivation la plus plausible est de camail ou chamail, armure de tête : frapper sur le camail, d'où se baître.