« chanoine », définition dans le dictionnaire Littré

chanoine

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

chanoine

(cha-noi-n') s. m.
  • 1 Nom donné d'abord aux cénobites, puis à tous les clercs, puis aux clercs vivant en commun, Fleury.

    Chanoines de Saint-Augustin, moines dits aussi hermites de Saint-Augustin, Augustins.

  • 2Clerc séculier, membre d'un corps dit chapitre qui, attaché à une église cathédrale ou collégiale, sert de conseil à l'évêque. J'ai maints chapitres vus Qui pour néant se sont ainsi tenus, Chapitres non de rats mais chapitres de moines, Voire chapitres de chanoines, La Fontaine, Fabl. II, 2. Ses chanoines vermeils et brillants de santé S'engraissaient d'une longue et sainte oisiveté, Boileau, Lutr. I.

    Chanoine de St-Denis, nom des membres du chapitre de St-Denis qui, établi pour le service des sépultures des monarques, est composé d'évêques et de prêtres.

    Fig. Mener une vie de chanoine, mener une vie douce et tranquille. Avoir une mine de chanoine, avoir une mine fleurie, qui respire le bien-être et la santé. Avec ses bonnes grosses joues, si fraîches, si rosées, son air de santé et de bonne humeur. - Oui, je me souviens, vous l'aviez surnommé le petit chanoine, Bayard Et Dumanoir, la Marquise de Pretintaille, sc. 6.

HISTORIQUE

XIe s. Moines, canonies, prouveires couronez, Ch. de Rol. CCIX. Ensemble od lui si clerc et si canonie, ib. CCLXVI.

XIIe s. Cist forainz habiz fu de chanoine riulé [régulier], Th. le mart. 155. Par desus le surpliz s'est de l'estole armez, D'une chape à chanoine par desus afublez, ib. 37. … Ne hons de religion, que quanques il a est à s'eglise, exeptés les prelas et les autres religious où aucuns peut avoir propre, si comme canoines et prestres seculers, Beaumanoir, XII, 45. Comment, fet-il, sont ce dont moine ? Renart respont : ainz sont chanoine, Ren. 986. Li rois escrit as chanoines Seint-Aignan d'Orliens que il un poure clerc receussent à chanoine por sa priere, Liv. de just. 17. Iluec sont asemblé de toute la cité Clerc et prestre et canonne et evesque et abé, Qui ont fait le service et la messe chanté, Ch. d'Ant. VIII, 1636.

XVe s. Prestres et moines et chanoines…, Froissart, I, I, 161.

XVIe s. Autant en est-il de tous chanoines, doyens, chapellains, prevosts, chantres, et tous ceux qui vivent de benefices oisifs, Calvin, Instit. 875.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. canonge, canorgue ; catal. canonge ; espagn. canonigo ; port. conego ; ital. canonico ; du latin canonicus, de canon, règle (voy. CANON). Canonie dans la Chanson de Roland se disait canoine, comme le montre le vers.