« chronique », définition dans le dictionnaire Littré

chronique

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

chronique [1]

(kro-ni-k') s. f.
  • 1Annales selon l'ordre des temps, par opposition à histoire où les faits sont étudiés dans leurs causes et leurs suites. Je veux que la valeur de ses aïeux antiques Ait fourni de matière aux plus vieilles chroniques, Boileau, Sat. V. Il [le roi de Prusse] perdra ses États pour avoir fait des épigrammes ; ce sera du moins une aventure unique dans les chroniques de ce monde, Voltaire, Lettr. Chauvelin, 3 octobre 1760.
  • 2 Fig. La chronique, les chroniques, ce qui se débite de petites nouvelles courantes. Ces histoires de morts lamentables, tragiques, Dont Paris tous les ans peut grossir ses chroniques, Boileau, Sat. X.

    La chronique scandaleuse, nom donné à l'Histoire de Louis XI (de 1460 à 1483) attribuée à Jean de Troyes ; et figurément, les propos médisants qui courent sur certaines personnes dans la ville. Pellegrin passa dans cette ville [Méthone] dont il nous a fait la description, en y mêlant la chronique scandaleuse de tous les consuls français, Chateaubriand, Itinér. 30.

    Chronique du pont Neuf, chansons, vaudevilles et autres pièces satiriques et piquantes qu'on chantait sur le pont Neuf. Tu seras cornu comme un bœuf Dans les chroniques du pont Neuf, Parn. fr. dans LEROUX, Dict. comique.

    Aujourd'hui, dans les journaux, partie où l'on raconte les principaux bruits de ville ; et chronique politique, partie où l'on rapporte succinctement les nouvelles politiques. Chronique théâtrale. Chronique musicale.

  • 3 S. f. plur. Nom que les protestants donnent aux Paralipomènes.

HISTORIQUE

XIIIe s. C'est la fin des sept ars pour certes, C'est la vision des prophetes, Ce sont les divines croniques, Ce sont les sept vertus parfaictes, J. de Meung, Tr. 93. Les croniques de chascun an, Mss. Bibl. imp. suppl. fr. n° 632-5, f° 217.

XVe s. Les chroniques de sire Jean Froissart [titre du livre], Froissart, Prol. Si je disois : ainsi et ainsi en advint en ce temps, … ce seroit chronique et non pas histoire, Froissart, II, III, 63.

XVIe s. Il y a encore en la cour de Parlement à Paris, des registres faits par forme de chroniques, Calvin, Instit. 909.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. espagn. et ital. cronica ; du latin chronica, chronicorum, de chronicus, qui appartient au temps (voy. CHRONIQUE 2).