« colère.2 », définition dans le dictionnaire Littré

colère

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

colère [2]

(ko-lê-r') adj.
  • Qui se met souvent en colère. Un prince avare et colère, Fléchier, Panég. II, p. 445. Il est fier et colère, Corneille, Attila, IV, 2. S'il est vrai que les riches soient colères, La Bruyère, VI. Ton ombre [Xerxès] est encore bien colère et bien superbe ; tu n'étais pas plus emporté quand tu faisais fouetter la mer, Fénelon, XIX, 170. Mais quelle erreur ! non Dieu n'est point colère ; S'il créa tout, à tout il sert d'appui, Béranger, Dieu des b. gens. … Ma femme est terrible avecque son humeur ; Du nom de philosophe elle fait grand mystère, Mais elle n'en est pas pour cela moins colère, Molière, F. sav. II, 9.

    Par extension. La vanité ne me donnait que trop de penchant à cette humeur colère, Rousseau, Ém. IV. Elle me frappe ; et moi je feins, dans mon courroux, De la frapper aussi, mais d'une main légère, Et je baise sa main impuissante et colère, Chénier, Élég. 29.

REMARQUE

Dans le langage populaire, on dit souvent être colère, pour avoir un accès de colère : j'étais colère en ce moment-là. C'est une faute : colère signifie non pas l'homme saisi d'un accès de colère, mais l'homme qui se met souvent en colère.

SYNONYME

COLÈRE, COLÉRIQUE. Le colère est celui qui se met souvent en colère ; le colérique est celui que son tempérament porte à la colère. Un homme, dit Roubaud, peut être colérique, sans être colère, s'il parvient à se vaincre lui-même.

HISTORIQUE

XVIe s. Celuy qui est cholere semble remuant et actif, Amyot, Cor. 32. Pelopidas estant de sa nature plus cholere, Amyot, Pélop. 44. Les femmes sont plus aigres et plus choleres que les hommes, Amyot, Comment refréner la colère, 15. Ce n'est pas ma faute, disons-nous, si je suis cholere, si je n'ay encores establi aucun train asseuré de vie ; c'est la faulte de la jeunesse, Montaigne, III, 107.

ÉTYMOLOGIE

Colère 1.