« combe », définition dans le dictionnaire Littré

combe

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

combe

(kon-b') s. f.
  • 1Petite vallée, pli de terrain, lieu bas entouré de collines. Dans ces espèces de plaines au-dessus des montagnes, il se trouve des terrains enfoncés, des vallons secs et froids qu'on appelle des combes, Buffon, Exp. sur les végét. 2e mém. Dans une combe, à vingt pas, j'aperçois une manufacture de bas, Rousseau, Promen. 7. Mais au fond d'une combe ignorée et stérile Qui pourrait attirer les cupides soldats ? Massillon, Helv. II.
  • 2 Terme d'art militaire. Esplanade peu étendue.

HISTORIQUE

XIIe s. Li os chevauche par tertres et par combes, Garin le Loherain, t. I, p. 96. Si descendirent lès une basse combe, ib. dans DU CANGE, cumba. Li rois li çainst l'espée fort et dure ; D'or fu li pons et toute la heudure, Et fu forgie en une combe oscure, R. de Cambrai, 19. Par les grans combes la poudrere lever, Roncisv. p. 109. Ne combe oscure qui tant soit ennublée, ib. p. 157.

XIVe s. [Ils] courent de toute part joiant [joyeux] à celle tombe, Qui estoit à l'iglise assise en une combe [crypte], Girart de Ross V. 6241.

XVe s. Icellui Carmen qui aloit en une combe ou valée pleine de bois, Du Cange, cumba.

XVIe s. En approchant de Bonne-Val, et prenant à droite le chemin qui tourne à Chartres, il trouve sortant d'une combe le nouveau gouverneur de Chartres, D'Aubigné, Hist. III, 172. Il s'embusque dans un hameau abandonné, à la couverture duquel et d'une combe qui y touchoit, il se tient clos et serré, D'Aubigné, ib. III, 389.

ÉTYMOLOGIE

Bourguig. combe, comme, vallée étroite ; provenç. et espagn. comba ; piémont. conba ; pays de Côme, gomba ; dialectes anglais, comb, un vallon. Mot d'origine incertaine. Il se trouve déjà dans un texte latin du VIIe siècle comme nom géographique. Il n'est pas non plus isolé dans les langues romanes : le provençal a comb, et l'espagnol combo, qui signifient courbé ; et l'espagnol combar, courber. Du Cange y voit le latin cumba ou cymba, barque, par assimilation de la concavité d'une barque à celle d'un vallon. Diez, qui trouve cette assimilation difficile, propose concava, qui, ayant l'accent sur la première syllabe, a pu donner comba, l'a bref disparaissant, et conc'va passant à conva ou comba. On a mentionné le latin inusité cumbere (radical de in-cumbere), être couché ; mais cumbere, outre le sens qui ne va pas de soi, n'a dans le roman aucune dérivation (voy. CATACOMBES). On a proposé une origine celtique : bas-breton comb ; kymri, cwm, vallée ; à quoi Diez objecte que comb peut venir du français, et que, avec le gallois cwm, l'apparition du b dans les langues romanes fait difficulté ; pourtant, jusqu'à plus ample informé, la dérivation celtique a le plus d'apparence.