« contrefait », définition dans le dictionnaire Littré

contrefait

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

contrefait, aite

(kon-tre-fè, fè-t') part. passé de contrefaire
  • 1Qui a subi la contrefaçon. Ouvrage contrefait. Sans compter un grand nombre d'éditions contrefaites, honorables et pernicieuses pour l'auteur, Fontenelle, Lemery. Prenez de mes pilules, gardez-vous des contrefaites, Voltaire, Phil. II, 275.
  • 2Imité par contrefaction. Un billet contrefait. Une signature contrefaite. J'ai donc lu d'autre main ses lettres contrefaites, Régnier, Elég. 2. Ils rapportèrent exactement tout ce qu'on leur avait dicté, et présentèrent au roi une fausse lettre scellée du sceau contrefait de T. Quintius, Rollin, Hist. anc. Œuvres. t. VIII, p. 574. Madame, dois-je croire un billet de Maurice ? Voyez si c'est sa main, ou s'il est contrefait, Corneille, Héracl. II, 6.
  • 3Imité par moquerie. Contrefait d'une manière plaisante par ce petit espiègle.
  • 4Simulé. Et sa haute vertu par d'illustres effets Y dissipa soudain ces vices contrefaits, Corneille, Othon, III, 3. Attraper les hommes avec un zèle contrefait et une charité sophistiquée, Molière, Tart. 1er placet au roi. Il a une raillerie innocente, mais froide et contrainte, un ris forcé, des caresses contrefaites, une conversation interrompue…, La Bruyère, VIII. Cette sottise déconcerta toutes ces gravités contrefaites, on éclata de rire…, Fontenelle, Dial. V, Morts anciens.
  • 5Rendu difforme. Des enfants contrefaits par le rachitisme. Homme contrefait. Comme il était contrefait, cette partie du public qui ne laisse jamais échapper l'occasion d'une plaisanterie bonne ou mauvaise dit que l'académie avait choisi Ésope pour remplacer La Fontaine, D'Alembert, Éloges, Clérembault. Son corps répondait assez à la laideur de son âme ; on ne pouvait guère en voir un plus contrefait, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. IX, p. 349, dans POUGENS.