« cresson », définition dans le dictionnaire Littré

cresson

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

cresson

(krè-son ; quelques personnes prononcent kre-son, mais à tort) s. m.
  • Plante qui croît dans les eaux vives, dite vulgairement cresson d'eau, cresson de ruisseau, et cresson de fontaine (sisymbrium nasturtium, L.).

    Cresson de rivière, nom vulgaire du nasturtium sylvestre.

    Cresson alénois, cresson des jardins, nasitor, cresson cultivé, passerage cultivée (lepidium sativum, L.).

    Cresson sauvage (cochlearia coronopus, L., ou senebiera coronopus).

    Cresson des prés, cresson élégant, nom vulgaire de la cardamine des prés (crucifères).

    Cresson de Para (spilanthes oleracea, L.), plante synanthérée du Pérou.

    Cresson d'Inde, noin donné parfois aux espèces du genre capucine (tropéolacées).

    Cresson doré, nom vulgaire du chrysosplénion oppositifolié (saxifragacées), dit aussi cresson de roche, dorine et saxifrage dorée.

    Cresson de chien, la véronique beccabunga (rhinanthacées).

    Cresson des ruines et des décombres, le lépidier rudéral.

    Cresson de terre, la barbarée précoce (crucifères), dite aussi roquette des jardins, Legoarant

HISTORIQUE

XIIIe s. Kersons est de deux manieres, si com de riviere et de cortiex [courtils, jardins], Alebrand, f° 61. Tout le creson qu'on vendra, Tailliar, Recueil, p. 268.

XVe s. L'en ne restraint buche, espices, boisson, Chambres, ne dons, ne la desordonnance, Fors purée, poys, cresson…, Deschamps, Admin. de l'hôtel du prince. Toutefois, ne demoura pas qu'elle ne se mist en ses devoirs pour l'oster hors de cette melancolie, et pour assiette, en lieu de cresson, elle lui dit, Louis XI, Nouv. XXXIII.

XVIe s. On y appliquera du cresson pilé et fricassé avec graisse de porc, Paré, XV, 2. Le nazitor ou cresson alenois, De Serres, 536. Des cataplasmes faits avec des berles, ou cresson d'eau, De Serres, 926.

ÉTYMOLOGIE

Picard, kerson ; catal. crexen ; ital. crescione ; bas-lat. crissonus, dans un manuscrit du IXe siècle, f° 178, Bibl. impér. suppl. lat. n° 1319 ; anc. Haut allem. kressa. Diez dérive non le roman de l'allemand, mais l'allemand du roman, attendu que ce mot kressa n'a aucune racine dans les langues germaniques ; et il admet l'ancienne étymologie de crescere, croître, à cause de la rapidité avec laquelle croît cette plante.