« critique.2 », définition dans le dictionnaire Littré

critique

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critique [2]

(kri-ti-k') s. m.
  • 1Celui qui juge des ouvrages d'esprit ou d'art. Un habile critique. Craignez-vous pour vos vers la censure publique, Soyez-vous à vous-même un sévère critique, Boileau, Art p. I. Quoi ! ce critique affreux n'en sait pas plus que nous ! Boileau, Épît. I. La plupart des critiques de profession ont un avantage dont ils ne s'aperçoivent pas peut-être, mais dont ils profitent comme s'ils en connaissaient toute l'étendue : c'est l'oubli auquel leurs décisions sont sujettes, et la liberté que cet oubli leur laisse d'approuver aujourd'hui ce qu'ils blâmaient hier, D'Alembert, Éloges, du Marsais. Zoïle d'Amphipolis, rhéteur, critique et grammairien, Barthélemy, Anach. table 5e. J'ajouterai même, et notre expérience le prouve, que les bons critiques ne viennent que longtemps après les bons philosophes, Condillac, Hist. anc. XI, 2. Le critique supérieur doit avoir dans son imagination autant de modèles qu'il y a de genres différents ; le critique subalterne est celui qui, n'ayant pas de quoi se former ces modèles transcendants, rapporte tout, dans ses jugements, aux productions existantes, Marmontel, Élém. de litt. t. VI, p. 238. Chacun, vous dénonçant à la haine publique, Se dit : fuyez cet homme, il mord, c'est un critique, Gilbert, Mon apologie. Un critique, jaloux de plaire aux bons esprits, Toujours du bien public occupe ses écrits, Gilbert, ib. Le grand reproche que tous les critiques anglais nous font, c'est que tous nos héros [de tragédie] sont des Français, des personnages de roman, des amants tels qu'on en trouve dans Clélie, dans Astrée et dans Zaïde, Voltaire, Dict. phil. Goût, § 2.

    Celui qui s'occupe de la discussion des anciens faits et des anciens textes. Saumaise, le plus grand critique de nos jours, Malebranche, Recherche, liv. II, part. 3, ch. 3.

  • 2Censeur de la conduite d'autrui. C'est un critique fâcheux. Quoi ! je souffrirai, moi, qu'un cagot de critique Vienne usurper céans un pouvoir tyrannique, Molière, Tart. I, 1. Car il contrôle tout, ce critique zélé, Molière, ib. Les critiques du temps m'appellent débauché, Que je suis jour et nuit aux plaisirs attaché…, Régnier, Sat. V.

ÉTYMOLOGIE

Critique 1.