« crotter », définition dans le dictionnaire Littré

crotter

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

crotter

(kro-té) v. a.
  • Salir de crotte. Crotter son pantalon. Ah ! je devais du moins lui jeter son chapeau, Lui ruer quelque pierre ou crotter son manteau, Molière, Sganar. sc. 16.

    Se crotter, v. réfl. Se salir avec de la boue. Prenez garde de vous crotter.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et lessiez ester les gelines Qui trop ont megres les eschines ; Megres sunt et entrepelées, Dures et vieilles et crotées, Ren. 2882.

XIVe s. Si les chiens sont mouillés ou crottés, Ménagier, III, 2. L'en doit laver le lart [tiré des pois où il a bouilli] de l'eaue de la char, afin qu'il n'appere point crotté de pois, ib. II, 5.

XVe s. Les compagnons d'icelles nopces porterent le cochet, autrement dit le plat de l'espousée, en une taverne, où ils firent plein plat de souppes crotées, Du Cange, crotatus.

XVIe s. Le chemin n'est ny fascheux, ny crotté, Marot, II, 29. En verité, damoyselle, vous estes crottée, Palsgrave, p. 445. Qu'on lui face du feu viste, le poure homme est crotté jusques aux genoulx, Palsgrave, p. 636. Notre Dame des Crottes, non pas qu'elle soit crotée, mais pour ce qu'elle est en quelque creux sous terre fait en façon de cave, car ce mot crote en cette signification vient du grec crypta, H. Estienne, Apol. d'Hérod. p. 603, dans LACURNE. Nous disons qu'un homme qui est fort crotté est crotté en archidiacre, Pasquier, Recherches, liv. VIII, p. 700, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Crotte. Quant à soupe crottée, soupes signifiant tranches de pain, crottées désignait sans doute quelque chose qui les crottait, qui les garnissait, comme dans le Ménagier : du lard crotté de pois.