« dénaturé », définition dans le dictionnaire Littré

dénaturé

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

dénaturé, ée

(dé-na-tu-ré, rée) part. passé.
  • 1Dont on a changé la nature. De l'alcool dénaturé. Des biens dénaturés.
  • 2Dépravé. Enfant dénaturé. âme dénaturée. Et je pourrais aimer des fils dénaturés ! Corneille, Rodog. IV, 3. Serai-je sacrilége ou bien dénaturé ? Racine, Théb. III, 4. N'êtes-vous pas le plus dénaturé et le plus ingrat des pécheurs ? Massillon, Car. comm. ind. Elle vous avait appris à être dénaturé, vous le fûtes contre elle, Fénelon, Dial. des morts mod. 14. Ah ! cœur dénaturé qu'endurcit ma tendresse ! Voltaire, M. de Cés. II, 5.

    Se dit aussi en parlant des choses. Une action dénaturée. Immoler, égorger soi-même ses propres enfants et les jeter de sang-froid dans un brasier ardent ! des sentiments si dénaturés, si barbares, adoptés cependant par des nations entières et des nations très policées…, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. I, p. 195, dans POUGENS.

  • 3Substantivement, et par plaisanterie, celui qui a changé de nature. Je blâme Adhémar d'avoir changé de nom, c'est le petit dénaturé, Sévigné, Lett. 13 avril 1672.

    Celui qui est devenu dépravé et sans entrailles. Il fait bien pis, le dénaturé qu'il est, Lesage, Turc. IV, 12.