« déprédation », définition dans le dictionnaire Littré

déprédation

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déprédation

(dé-pré-da-sion ; en poésie, de cinq syllabes) s. f.
  • 1Pillage avec dégât. Les déprédations des corsaires. Faire des déprédations. Voilà dans un Anglais le premier modèle de la réformation anglicane et de la déprédation des églises, Bossuet, Var. XI, § 154. Après la déprédation de tant de maisons régulières [couvents], les peuples se trouvèrent chargés d'impôts, Maucroix, Schisme d'Anglet. liv. I, p. 166, dans RICHELET. Louis XIV s'attendait encore moins que son arrière-petit-fils [sur le trône d'Espagne] abandonnerait les Français pendant quatre ans aux déprédations de l'Angleterre, maîtresse de Gibraltar, Voltaire, Lett. Choiseul, 13 juillet 1761. Nous épuiserions la nature, si elle n'était inépuisable, si par une fécondité aussi grande que notre déprédation, elle ne savait se réparer elle-même et se renouveler, Buffon, Anim. carnassiers. Dans la mer, toutes les espèces sont presque également voraces, mais la fécondité y est aussi grande que la déprédation, Buffon, Bœuf.
  • 2Malversation. Les déprédations qui se commettent dans un État. Il est vrai que faire le procès du surintendant [Fouquet], c'était accuser la mémoire du cardinal Mazarin ; les plus grandes déprédations dans les finances étaient son ouvrage, Voltaire, Louis XIV, 25. Comme les chefs de la colonie avaient partagé avec les officiers subalternes le prix de cette déprédation, il ne se trouva personne qui pût rétablir l'ordre, Raynal, Hist. phil. IV, 21. Deux siècles de déprédations et de brigandages ont creusé le gouffre où le royaume est près de s'engloutir, Mirabeau, Collection, t. II, p. 183.

    On dit aussi, en affaires privées, la déprédation des biens d'un pupille.

ÉTYMOLOGIE

Lat. deprædatio, de deprædari, dépréder.