« détracter », définition dans le dictionnaire Littré

détracter

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

détracter

(dé-tra-kté) v. a.
  • 1Rabaisser le mérite de quelqu'un ou de quelque chose. Détracter quelqu'un. Détracter la vertu.

    Absolument. C'est un homme enclin à détracter. Moi qui n'ai point de part dans tout ce beau commerce, Je crois qu'à détracter votre langue s'exerce, Hauteroche, Appar. tromp. II, 5.

  • 2Se détracter, v. réfl. Dire du mal de soi-même. Ne vous détractez pas vous-même.

    Dire du mal l'un de l'autre. Ces deux rivaux se détractent en toute occasion.

HISTORIQUE

XVIe s. …que nous ne mesdisions ne detractions de ses œuvres, Calvin, Instit. 288. Dites bien de ceux qui vous detractent, Calvin, ib. 315. Ce n'est pas son intention de detracter en rien qui soit de la vraye foy, Calvin, ib. 642. Les Peres n'ont point detracté si fort de l'honnesteté du mariage, Calvin, ib. 1006. En blasmant, detractant, mocquant, et injuriant les choses contraires, tacitement ils louent et approuvent les vices et imperfections qui sont en ceulx qu'ils flattent, Amyot, Comment discerner le flatt. 26. Sa mort rendit sa renommée veritable, quand ceux qui en detractoient le trouverent absent, D'Aubigné, Hist. II, 88. La mesme peine qu'on prend à detracter de ces grands noms et la mesme licence, je la prendrois volontiers à leur prester quelque tour d'espaule à les haulser, Montaigne, I, 265.

ÉTYMOLOGIE

Lat. detractor, détracteur, de detractum, supin de detrahere, médire, proprement retrancher, composé de la préposition de, et trahere, tirer (voy. TRAIRE), et qui est dans les langues congénères : provenç. detraire ; espagn. detraer ; portug. detrahir ; ital. detrarre. Detraire, qui était aussi dans l'ancien français, signifiait tirer.