« détraction », définition dans le dictionnaire Littré

détraction

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

détraction

(dé-tra-ksion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.
  • 1Action de détracter. La détraction contre le prochain. Penses-tu, m'amusant avecque des sottises, Par tes détractions rompre mes entreprises ? Corneille, Mélite, III, 4. Voilà toute la matière de la détraction, c'est à quoi se réduisent tous les entretiens d'aujourd'hui, Fléchier, Serm. I, 336. Un demi-silence qui n'a fait qu'animer le feu de la détraction, Massillon, Car. Pard. des offenses. Le crime de la détraction, quel remède, quelle vertu peut le réparer ? Massillon, ib. Médisance.
  • 2 Terme de jurisprudence. Droit de détraction, droit par lequel le souverain distrait une partie des successions qu'il permet aux étrangers de recueillir.

HISTORIQUE

XIIIe s. Mes tous vis [vifs] menguent les homes O [avec] les dens de detraccion Par venimeuse entencion, la Rose, 15473. Nulz ne soit si hardi devant toy, que il die parole qui atraie et esmeuve peché, ne qui mesdie d'autrui par derieres en detractions, Joinville, 301.

XIVe s. La quarte branche de envie si est detraction, c'est à dire quant une personne dit mal et parle en derriere, Ménagier, I, 3.

XVe s. Là est orgueil, luxure et glotonnie, Convoitise, mentir, detraction, Deschamps, De l'intérieur des cours. La faulse convoitise attisée et enflambée par l'ennemy d'enfer à cœurs d'aucuns prelats de l'Eglise, aveuglés par detestable et mauvaise detraction, Bouciq. III, ch. 19.

XVIe s. Le temps a monstré sa detraction et mesdisance vaine et faulse, Amyot, Caton, 48. La loy de medecine gist en addition et detraction [retranchement], Paré, XXI, 19.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. detraccio, detractio ; espagn. detraccion ; ital. detrazione ; du latin detractionem (voy. DÉTRACTER).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

DÉTRACTION. Ajoutez :
3Dans le langage général, action d'ôter, de retrancher. Partout où ils ont pu agir, non par voie de perception directe, mais par voie de détraction, partout où ils ont pu faire payer le débiteur, au lieu de s'adresser au créancier, ils l'ont fait…, Journ. offic. 24 déc. 1871, p. 5223, 1re col.